Au moins 4,4 millions de personnes reconnues comme apatrides, selon les Nations unies

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avec AFP
Quelque 4,4 millions de personnes dans le monde sont reconnues comme apatrides, ont indiqué samedi les Nations unies, en précisant que le chiffre réel d'apatrides est nettement plus élevé. Le HCR, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, a expliqué que le fait d'être apatride avait un "impact dévastateur" sur les personnes concernées, appelant à davantage d'efforts pour lutter contre cette exclusion.

N'étant reconnus comme citoyens d'aucun pays, les apatrides sont souvent privés de droits et de l'accès aux services de base, ce qui les marginalise politiquement et économiquement et les rend vulnérables à la discrimination et à l'exploitation, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

"Au moins 4,4 millions de personnes dans 95 pays seraient apatrides ou de nationalité indéterminée", a indiqué le HCR dans un communiqué. "Le chiffre global est largement reconnu comme étant significativement plus élevé étant donné l'invisibilité relative des apatrides dans les statistiques nationales", a-t-il précisé.

"Des millions de personnes sont laissées en marge"

Un nombre disproportionné d'apatrides dans le monde sont membres de groupes minoritaires, aggravant la discrimination et la marginalisation qu'ils subissent, a indiqué le HCR. "Bien que l'apatridie ait différentes causes, dans de nombreux cas, elle peut être résolue par de simples changements législatifs et politiques. J'appelle les États du monde entier à prendre des mesures immédiates et à veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte", a déclaré le patron du HCR, Filippo Grandi, cité dans le texte.

La République démocratique du Congo est le dernier pays à avoir adhéré aux Conventions sur l'apatridie. Au total, 97 pays sont désormais parties à la Convention de 1954 relative au statut des apatrides et 79 à la Convention de 1961 sur la réduction des cas d'apatridie.

"Les progrès réalisés dans la lutte contre l'apatridie sont positifs et nous félicitons les États d'avoir pris des mesures. Mais ce n'est pas suffisant", a déclaré Filippo Grandi. "Avec l'augmentation des déplacements forcés dans le monde, des millions de personnes sont laissées en marge (des sociétés), privées de leurs droits humains fondamentaux, notamment celui de participer et de contribuer à la société. Cette exclusion est injuste et doit être combattue", a-t-il affirmé.