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Justin Morin, édité par Laetitia Drevet
La crise économique qui frappe le Liban pousse de plus en plus d'habitants des villes et du littoral à gagner les campagnes. Alors que le prix du lait a quadruplé à Beyrouth en quelques semaines, l'exode rural représente pour beaucoup de Libanais le seul moyen de se nourrir sans se ruiner. 

La crise économique au Liban, la pire depuis la fin de la guerre civile, frappe de plein fouet la population. "Ce n’est que le début", affirme Raymond Nora, ancien ingénieur informatique, au micro d'Europe 1. Sentant venir la crise, il a quitté son travail à Beyrouth pour rejoindre Tanourine, son village natal. Il a récupéré une parcelle de son oncle pour y planter des légumes, des fruits, élever quelques poules et cochons : de quoi subvenir aux besoins de sa famille.

A Beyrouth, le prix du lait a quadruplé

En ville, les prix des produits de première nécessité explosent et poussent des centaines de Libanais dans la pauvreté. A Beyrouth, le prix du lait a quadruplé, un kilo de viande peut atteindre les 60 euros : des prix inaccessibles pour la classe moyenne libanaise. Alors comme Raymond Nora, de nombreux citadins préfèrent quitter la capitale et le bord de mer, les zones les plus habitées, pour la campagne. Un exode rural doublé d'un retour à la terre, seul moyen pour beaucoup de se nourrir sans se ruiner.

Il y a quelques semaines, Raymond Nora a créé une page Facebook d'entraide agricole. Plus de 53 000 personnes la suivent aujourd'hui. "On espérait convaincre quelques personnes de commencer et mine de rien on n’arrête pas de progresser. Beaucoup de gens maintenant créent des réseaux d’entraide. On partage des semences, parfois des transports. La détresse on la craint, mais le fait de remonter ses manches confère déjà une bonne dose d’optimisme."

Lui croit beaucoup à ces nouveaux circuits courts pour nourrir tous ceux qui basculent dans la misère. Avec la crise, plus d'un Libanais sur 3 vit sous le seuil de pauvreté.