Atterrissage à Paris d'un avion français transportant 245 évacués du Soudan

Parmi les passagers, accueillis par la ministre des Affaires étrangères française Catherine Colonna, figuraient 195 Français, mais aussi des Néerlandais, des Italiens, des Néo-Zélandais et des Soudanais.
Parmi les passagers, accueillis par la ministre des Affaires étrangères française Catherine Colonna, figuraient 195 Français, mais aussi des Néerlandais, des Italiens, des Néo-Zélandais et des Soudanais. © JULIEN DE ROSA / AFP
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avec AFP (Crédit photo : JULIEN DE ROSA / AFP) , modifié à
Quelque 245 ressortissants français et étrangers récemment évacués du Soudan ont atterri mercredi matin à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle dans un avion affrété par les autorités françaises.

Le Boeing 777-300 d'Air France, en provenance de Djibouti, s'est posé sur le tarmac vers 7h30. Parmi les passagers, accueillis par la ministre des Affaires étrangères française Catherine Colonna, figuraient 195 Français, mais aussi des Néerlandais, des Italiens, des Néo-Zélandais et des Soudanais, a appris l'AFP auprès du Quai d'Orsay. Après dix jours de combats meurtriers au Soudan entre l'armée et des paramilitaires, Emmanuel Macron a annoncé mardi que la France a évacué plus de 500 personnes. Le président de la République a aussi remercié "chaleureusement" le président de Djibouti et le Premier ministre éthiopien pour leur aide dans ces évacuations.

"Une semaine de chaos"

Une trêve de 72 heures a été annoncée par la diplomatie américaine, alors que les affrontements entre les forces armées du général Abdel Fattah al-Burhane, actuellement au pouvoir, et celles du général Mohamed Hamdan Daglo, ont causé la mort de plus de 400 personnes et la fuite de milliers de Soudanais vers le Tchad.

"On a vécu une semaine de chaos. C'était improbable qu'il n'y ait pas eu de mort (parmi les évacués). Il y a quelques blessés qui vont bien. C'était extrêmement compliqué. On a travaillé jour et nuit. On a eu une dose de chance", a expliqué Franck Haaser, conseiller coopération à l'ambassade de France, descendu de l'avion en tenant la main de ses deux jeunes enfants. "Tout le monde a eu peur. (…) Les tirs, c'est dans toute la ville (de Khartoum). L'intensité des combats fait qu'il y a des balles perdues partout", a-t-il souligné.

"Situation volatile"

Également présent parmi les évacués mercredi, Nicolas Forgeard-Grignon, consultant en agriculture, était en voyage d'affaires au Soudan : "On a eu la chance de revenir exactement avec ce qu'on avait en partant. Mais ce n'est pas le cas de tous les gens qu'on a rencontrés. (…) il y a des gens dans cet avion qui ont tout laissé derrière eux", a-t-il expliqué.

Présente à l'atterrissage, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a expliqué aux journalistes présents être venue pour dire "bienvenue" à tous les évacués et "rendre hommage" au corps diplomatique et aux forces armées impliqués dans les opérations d'évacuation. "Nous avons profité d'accalmies (pour mener les évacuations, NDLR), mais il y a toujours eu des tirs. Ils n'ont jamais totalement cessé. Donc il faut procéder avec beaucoup de précaution", a-t-elle raconté avant l'arrivée des passagers.

150 militaires mobilisés

Les évacuations par voie aérienne conduites par la France sont "terminées", a indiqué la ministre. Une frégate française, La Lorraine, est en revanche en mer Rouge pour participer aux évacuations organisées par l'ONU entre Port-Soudan et Djeddah en Arabie Saoudite. Quelque 150 militaires ont été mobilisés: "des éléments de protection, d'autres de reconnaissance, de soutien logistique et des personnels médicaux", dans une "situation volatile", où les deux camps "continuent de faire la guerre, même pendant les trêves", selon l'état-major des armées françaises. L'un d'entre eux a été blessé au cours de l'opération.

Malgré la trêve en cours depuis mardi, des affrontements autour de "lieux stratégiques" à Khartoum ont "largement continué et parfois même se sont intensifiés", a affirmé mardi soir devant le Conseil de sécurité le chef de la mission de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, depuis Port-Soudan (est), où l'ONU a relocalisé une partie de son personnel.