Attaque du Hamas : ce qu'il faut retenir au huitième jour du conflit

israel, hamas
Israël se prépare à une offensive terrestre en représailles à l'attaque sanglante lancée par le Hamas. © JACK GUEZ / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Israël a appelé tous les civils de la ville de Gaza à "évacuer leur domicile vers le sud, pour leur propre sécurité". Une offensive terrestre se prépare en représailles à l'attaque sanglante lancée par le Hamas samedi dernier. "Ce n'est que le début" des opérations israéliennes à Gaza, a prévenu vendredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Suivez notre direct.

Des milliers de Palestiniens fuient à travers les rues dévastées de la ville de Gaza, espérant trouver refuge plus au sud suite à une injonction d'Israël, qui se prépare à une offensive terrestre en représailles à l'attaque sanglante lancée par le Hamas. "Ce n'est que le début" des opérations israéliennes à Gaza, a prévenu vendredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu au septième jour de la guerre, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien contre Israël et qui a déjà fait des milliers de morts. Le Hamas a en outre enlevé 150 otages qu'il a menacé d'exécuter.

Les informations à retenir :

  • Un haut responsable militaire et un chef du Hamas tués, assure l'armée israélienne
  • Plusieurs "terroristes" tués lors d'une tentative d'infiltration à partir du Liban
  • L'armée israélienne a appelé tous les civils de la ville de Gaza à "évacuer leur domicile vers le sud, pour leur propre sécurité"
  • Plus de 423.000 Palestiniens ont déjà quitté leur foyer
  • Neuf otages tués à Gaza par des frappes israéliennes ces dernières 24 heures
  • Le bilan à Gaza est monté à 2.215 morts, dont 724 enfants
  • Au moins 1.300 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués depuis l'attaque
  • 17 Français sont morts, 15 sont encore portés disparus

Joe Biden condamne le Hamas et souligne "l'autodétermination" des Palestiniens dans un appel à Abbas

Le président américain Joe Biden a souligné le "droit à la dignité et à l'autodétermination" des Palestiniens et condamné le Hamas, lors d'un appel téléphonique avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

"Le Hamas ne défend pas le droit du peuple palestinien à la dignité et à l'autodétermination", a déclaré Joe Biden à Mahmoud Abbas, selon un communiqué de la Maison Blanche diffusé samedi concernant la conversation entre les deux dirigeants, au cours de laquelle le président américain s'est également engagé à apporter son "soutien total" à l'Autorité palestinienne.

Biden dit à Netanyahu que Washington oeuvre pour l'accès des civils à la nourriture, l'eau, les soins

Le président américain Joe Biden a dit samedi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que les Etats-Unis oeuvraient avec l'ONU et des pays du Moyen-Orient "pour veiller à ce que les civils innocents aient accès à l'eau, à la nourriture et aux soins médicaux".

"Le président Biden a affirmé son soutien à tous les efforts visant à protéger les civils", a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué faisant état du dialogue téléphonique entre les deux dirigeants, une semaine après l'attaque du Hamas palestinien en Israël et les représailles sur la bande de Gaza.

Israël frappe la Syrie après une alerte aérienne dans le Golan annexé

L'artillerie israélienne a frappé samedi soir la Syrie après que des alertes aériennes eurent résonné dans la partie du plateau du Golan annexé par Israël en 1967, a annoncé l'armée israélienne.

"Après un rapport initial concernant les sirènes qui ont retenti dans les communautés d'Avnei Eitan et d'Alma, l'artillerie (israélienne) frappe actuellement l'origine des tirs en Syrie", a déclaré l'armée dans un communiqué.

Sommet par visioconférence des dirigeants européens convoqué mardi

Le président du Conseil européen Charles Michel a convoqué pour mardi un sommet des dirigeants des 27 pays de l'Union européenne par visioconférence à la suite du déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien.

"J'aimerais convoquer une réunion extraordinaire du Conseil européen, qui se tiendra par vidéoconférence mardi 17 octobre à 17h30 (15h30 GMT). Il est de la plus haute importance que le Conseil européen, conformément aux traités et à nos valeurs, définisse notre position commune et établisse une ligne de conduite claire et unifiée qui reflète la complexité de la situation actuelle", a déclaré samedi le responsable belge dans un communiqué.

Israël a retrouvé "des cadavres" d'otages israéliens dans Gaza 

L'armée israélienne a annoncé samedi avoir retrouvé dans la bande de Gaza "des cadavres" d'otages israéliens enlevés par des commandos du Hamas lors de leur attaque du 7 octobre en Israël.

"Nous avons trouvé et localisé dans le périmètre de la bande de Gaza des cadavres d'Israéliens qui avaient été enlevés", a déclaré le lieutenant colonel Peter Lerner, un porte-parole de l'armée israélienne, lors d'un briefing au ministère des Affaires étrangères.

Paris demande à Israël et l'Egypte l'ouverture d'un couloir humanitaire à Gaza via Rafah 

Emmanuel Macron a multiplié samedi les échanges avec des dirigeants étrangers, exhortant notamment l'Égypte et l'Israël à ouvrir un couloir humanitaire à Gaza, via Rafah, pour "l'évacuation de nos compatriotes", a indiqué samedi la présidence française.

"La France multiplie les contacts auprès de tous les acteurs qui ont un rôle à jouer dans l'immédiat: auprès des autorités israéliennes et égyptiennes afin que le terminal de Rafah puisse servir aux opérations humanitaires à Gaza et, notamment, à l'évacuation de nos compatriotes", a indiqué l'Elysée, précisant qu'Emmanuel Macron s'était notamment entretenu ce samedi avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

17 Français ont été tués depuis le 7 octobre, 15 sont encore portés disparus 

Le ministère des Affaires étrangères a annoncé un nouveau bilan : 17 Français ont été tués, 15 autres sont portés disparus

Les familles d'otages exigent les soins humanitaires d'"ici minuit"

Des familles des otages israéliens détenus par le Hamas ont lancé samedi soir un appel à l'aide, exigeant un accord "d'ici minuit" pour acheminer en urgence les médicaments dont leurs proches kidnappés il y a sept jours ont besoin pour rester en vie.

"Nous exigeons, que ce soir, d'ici minuit, il y ait un accord pour transférer les médicaments aux otages", a demandé Ronen Tzur, responsable du Forum pour les familles des otages et disparus, qui est en contact avec le Comité international de la Croix-Rouge.

L'UE annonce tripler son aide humanitaire à Gaza, à 75 millions d'euros

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé samedi un triplement de l'aide humanitaire de l'UE, à 75 millions d'euros, pour la population de la bande de Gaza, où Israël mène des bombardements intenses en riposte à l'attaque du Hamas.

"La Commission va immédiatement augmenter de 50 millions d'euros l'enveloppe actuelle d'aide humanitaire prévue pour Gaza. Cela portera le total à plus de 75 millions d'euros", a déclaré la responsable allemande après s'être entretenue avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

La France appelle le Liban et le Hezbollah à «rester à l'écart du conflit»

Les Libanais et le groupe pro-iranien Hezbollah doivent "rester à l'écart du conflit" entre Israël et le Hamas, alors que la France juge "très préoccupante" la situation tendue à la frontière entre le Liban et Israël, a déclaré samedi la présidence française.

Le Hezbollah et les Libanais doivent "impérativement faire preuve de retenue pour éviter d'ouvrir un deuxième front dans la région", "dont la première victime sera le Liban", a souligné l'Elysée lors d'un briefing avec la presse.

Deux civils tués dans un bombardement israélien dans le sud du Liban

Deux civils libanais ont été tués dans un bombardement israélien à Chebaa, dans le sud du Liban, a annoncé samedi à l'AFP le maire du village, Mohammad Harb.

"Un homme et sa femme ont été tués dans leur maison par un bombardement israélien", a-t-il indiqué, alors que les échanges de tirs entre le Hezbollah et l'armée israélienne s'intensifient depuis plusieurs jours dans cette région à la frontière entre les deux pays.

La guerre contre le Hamas doit être menée avec "le plus grand respect" pour la situation humanitaire 

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a appelé samedi à ce que la guerre contre le Hamas soit menée avec "le plus grand respect" pour la situation humanitaire à Gaza.

"Le combat contre le Hamas doit être menée avec le plus grand respect pour la situation humanitaire de femmes, enfants et hommes innocents", a dit la cheffe de la diplomatie allemande, après avoir rencontré au Caire son homologue égyptien.

Le Hezbollah libanais dit avoir visé des positions israéliennes

Le Hezbollah a annoncé samedi avoir ciblé des positions israéliennes dans une zone frontalière contestée, alors que les tensions montent entre le parti chiite et Israël.

Cette frappe intervient après qu'un journaliste de Reuters a été tué vendredi et plusieurs autres, dont deux de l'AFP, blessés, dans un tir attribué à Israël par les autorités libanaises.

Antony Blinken demande à la Chine d'user de son "influence" au Moyen-Orient

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a appelé samedi la Chine, partenaire de l'Iran, à user de son influence pour apaiser la situation au Moyen Orient.

Le chef de la diplomatie américaine, qui était en visite en Arabie saoudite, a eu un appel "productif" d'une heure avec son homologue chinois, Wang Yi, a affirmé le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Le chef du Hamas palestinien accuse Israël de "crimes de guerre" à Gaza

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé samedi Israël de commettre des "crimes de guerre" dans la bande Gaza, bande de terre palestinienne densément peuplée, pilonnée sans cesse par l'armée israélienne depuis l'attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre.

"Les atrocités israéliennes constituent des crimes de guerre et des violations flagrantes du droit international", a écrit M. Haniyeh dans une lettre ouverte adressée au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, selon un communiqué sur le site du mouvement islamiste palestinien.

Neuf otages tués à Gaza par des frappes israéliennes ces dernières 24 heures

Au moins cinq Israéliens et quatre étrangers otages du Hamas dans la bande de Gaza ont été tués par des frappes israéliennes au cours des dernières 24 heures, a affirmé samedi la branche militaire du mouvement islamiste palestinien.

Ils ont été tués par des "frappes sur les lieux où les prisonniers étaient détenus", précisent dans un communiqué les Brigades Ezzedine al-Qassam, sans autre détails. Ces nouveaux décès portent à 22 le nombre d'otages du Hamas tués dans les raids depuis le début de guerre il y a une semaine, d'après le Hamas. Plus de 150 Israéliens, étrangers et binationaux ont été pris en otage par le Hamas le 7 octobre, selon le gouvernement israélien.

Le bilan à Gaza monte à 2.215 morts dont 724 enfants

Le nombre de morts à Gaza est monté à 2.215 morts incluant 724 enfants, a indiqué samedi le ministère palestinien de la Santé du Hamas, après la multiplication des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste.

Ces frappes incessantes ont coûté la vie "à 2.215 personnes incluant 724 enfants", a-t-il précisé dans un communiqué, ajoutant que 8.714 personnes avaient été blessées, une semaine après l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël. Un précédent bilan faisait état de 1.900 morts.

Israël et l'Egypte d'accord pour laisser les Américains sortir de Gaza

Israël et l'Egypte ont donné leur feu vert pour laisser les Américains sortir de la bande de Gaza samedi à travers le point de passage de Rafah, a indiqué à l'AFP un responsable américain sous couvert de l'anonymat.

Ces deux partenaires des Etats-Unis se sont entendus pour laisser le seul point de passage entre Gaza et l'Egypte "ouvert de 12H00 à 17H00 (09H00-14H00 GMT)", a affirmé un responsable accompagnant le secrétaire d'Etat Antony Blinken à Ryad.

Un haut responsable militaire et un chef du Hamas tués, assure l'armée israélienne

Un haut responsable militaire du mouvement islamiste palestinien Hamas a été tué au cours des dernières 24 heures par l'armée de l'air israélienne, a annoncé samedi un porte-parole militaire. "Pendant une opération de l'armée de l'air au cours des dernières 24 heures, des bases de commandement de l'organisation terroriste Hamas ont été touchées. Pendant cette opération, Mourad Abou Mourad, chef des opérations aériennes (du Hamas) dans la ville de Gaza, responsable d'une grande partie de l'offensive meurtrière lancée samedi contre Israël, a été liquidé", a indiqué le porte-parole dans un communiqué.

Aussi, un chef du mouvement islamiste Hamas qui a mené l'attaque sanglante contre Israël le 7 octobre, a été tué par l'armée israélienne, a affirmé samedi un porte-parole militaire. "Un commandant de l'unité 'Nukhba' ("élite" en arabe) du Hamas, qui a mené l'attaque contre les localités israéliennes proches de la bande de Gaza le weekend dernier, a été tué dans une attaque aérienne", a indiqué un communiqué du porte-parole militaire israélien.

Plusieurs "terroristes" tués lors d'une tentative d'infiltration à partir du Liban

Plusieurs "terroristes" ont été tués samedi matin lors d'une tentative d'infiltration en Israël à partir du Liban déjouée par l'armée, a annoncé un porte-parole de l'armée israélienne. "Des soldats de l'armée israélienne ont identifié il y a quelques heures un commando terroriste qui tentait de pénétrer en territoire israélien à partir du Liban. Un drone a pris pour cible ce commando et a tué plusieurs terroristes", a précisé le porte-parole dans un communiqué.

Au moins 1.300 Israéliens tués

L'armée israélienne, qui a riposté par des frappes intensives sur la bande de Gaza, a aussi annoncé vendredi y avoir également mené des incursions au sol. Au moins 1.300 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués depuis l'attaque, qui a traumatisé Israël où elle est comparée aux attentats du 11 septembre 2001. Environ 1.900 Palestiniens, la plupart des civils, dont 614 enfants, selon les autorités locales, sont morts dans la bande de Gaza, un petit territoire pauvre et en état de siège coincé entre Israël et l'Égypte.

Le Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël, et au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, a annoncé vendredi que 13 otages, "dont des étrangers", avaient été tués dans des frappes israéliennes. Le groupe islamiste, qu'Israël a juré "d'anéantir", avait déjà annoncé la mort de quatre otages dans les bombardements.

Le Hamas utilise la population comme un "bouclier"

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, en visite vendredi à Jérusalem, a affirmé que le Hamas utilisait la population comme un "bouclier". Les appels se multiplient à travers le monde pour éviter une "catastrophe humanitaire", après l'appel lancé par Israël à évacuer la partie nord de la bande de Gaza, qui concerne environ 1,1 million d'habitants, sur un total de 2,4 millions. "Même les guerres ont des règles", a rappelé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, réclamant un accès humanitaire "immédiat" à la bande de Gaza. Il a décrit un "système de santé au bord de l'effondrement", des "morgues qui débordent" et "une crise de l'eau".

Le président américain Joe Biden a assuré que "la crise humanitaire" à Gaza était "une priorité", tandis que plusieurs ONG ont également demandé l'ouverture de couloirs humanitaires. Le président russe Vladimir Poutine a, lui, appelé à "arrêter l'effusion de sang", prévenant qu'un éventuel assaut terrestre à Gaza entraînerait "des pertes parmi les civils absolument inacceptables".

Forte tension à la frontière nord du pays

La tension est vive aussi à la frontière nord du pays. L'armée israélienne a affirmé dans la nuit de vendredi à samedi avoir frappé une cible du Hezbollah dans le sud du Liban en réponse "à l'infiltration d'objets aériens non identifiés" et à "des tirs sur un drone de l'armée de l'air". Le Hezbollah, mouvement pro-iranien allié du Hamas, s'est dit vendredi "entièrement préparé" à intervenir contre Israël "au moment propice".

En Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, au moins 16 Palestiniens ont été tués dans des affrontements avec les forces israéliennes pendant des rassemblements en solidarité avec la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé. Des milliers de personnes ont aussi manifesté vendredi à Beyrouth, en Irak, en Iran, en Jordanie et à Bahreïn en soutien aux Palestiniens.

Le 7 octobre à l'aube, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de terroristes du Hamas avaient infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, depuis la bande de Gaza. Ils ont tué plus d'un millier de civils, semant la terreur sous un déluge de roquettes lors de cette attaque d'une ampleur inédite depuis la création d'Israël en 1948. Environ 270 personnes, d'après les autorités, ont été tuées dans un festival de musique.

Yossi Landau, qui travaille depuis 33 ans pour l'ONG Zaka, spécialisée dans la recherche des corps, a été témoin d'une scène d'horreur à Beeri, une localité où une centaine de personnes ont été tuées. Il a vu une femme, le ventre "déchiré, où se trouvait un bébé, encore relié par le cordon, poignardé".

Le Hamas a enlevé quelque 150 otages israéliens, étrangers et binationaux, de tous âges, selon les autorités israéliennes. Des centaines de personnes sont portées disparues et des corps sont toujours en cours d'identification. Après l'attaque, l'armée israélienne a affirmé avoir par ailleurs récupéré les corps de 1.500 terroristes palestiniens. Israël a riposté en déclarant une guerre pour détruire le Hamas, pilonnant la bande de Gaza et déployant des dizaines de milliers de soldats autour du territoire ainsi qu'à la frontière libanaise.

La bande de Gaza toujours soumis à un "siège complet"

Vendredi matin, des centaines de roquettes ont de nouveau été tirées de Gaza vers le territoire israélien, selon une journaliste de l'AFP. L'armée israélienne a appelé tous les civils de la ville de Gaza à "évacuer leur domicile vers le sud, pour leur propre sécurité". Par milliers, portant leurs baluchons, ils ont fui par tous les moyens, à pied, entassés sur des remorques, sur des charrettes, à moto, en voiture, à travers les rues jonchées de gravats, bordées d'immeubles en ruines. Des tracts en arabe, largués par des drones israéliens, appellent les habitants à quitter "immédiatement leur maison". Le Hamas a rejeté cet appel.

La bande de Gaza, un territoire de 362 kilomètres carrés, est soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir. L'Égypte contrôle sa seule ouverture sur le monde, le point de passage de Rafah, qui est actuellement fermé. Soumis à un "siège complet" depuis le 9 octobre, l'enclave est désormais privée d'approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture, coupés par Israël.

Selon l'agence de presse officielle émiratie WAM, les Emirats arabes unis ont envoyé vendredi un avion transportant de l'aide médicale d'urgence à El-Arich en Egypte, qui doit être acheminée vers Gaza via le poste-frontière de Rafah.

Plus de 423.000 Palestiniens ont déjà quitté leur foyer

À Gaza, le fracas des explosions est incessant. L'armée israélienne a indiqué avoir visé dans la nuit 750 "cibles militaires" et des frappes ont touché le grand camp de réfugiés d'Al-Shati, selon des journalistes de l'AFP. "Jusqu'à quand va-t-on vivre sous les bombes avec la mort partout?", lance Oum Hossam, 29 ans, les joues couvertes de larmes, qui cherche un refuge avec ses quatre enfants après la destruction de sa maison. D'autres habitants refusent de partir, faute de moyens ou pour ne pas céder: "L'ennemi veut nous terroriser et nous forcer à l'exil, mais on résistera", affirme l'un d'eux, Abou Azzam.

Le roi Abdallah II de Jordanie a mis en garde contre "toute tentative de déplacer les Palestiniens", soulignant que le conflit "ne devait pas se propager aux pays voisins". Plus de 423.000 Palestiniens ont déjà quitté leur foyer, selon l'ONU, qui a lancé un appel d'urgence aux dons.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a assimilé un tel "déplacement" à une "deuxième Nakba" ("Catastrophe", en arabe), le nom donné à la fuite de quelque 760.000 Palestiniens à la création de l'État d'Israël.