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Didier François avec G.D , modifié à
Les Etats-Unis assurent avoir la preuve que l'attaque au gaz sarin en Syrie le 4 avril dernier, est bien l'oeuvre du régime de Bachar al-Assad.

Alors que la Russie a posé un huitième veto au projet de résolution du Conseil de sécurité demandant une enquête internationale concernant l'attaque chimique en Syrie le 4 avril dernier, les Etats-Unis assurent avoir la preuve irréfutable que ce bombardement est bien l'oeuvre du régime de Bachar al-Assad.

Des écoutes entre les pilotes et les spécialistes d'armes chimiques. Ces preuves, "ce sont des écoutes, des enregistrements, des communications entre, d’un côté, les pilotes des avions syriens qui vont réaliser l’attaque, et de l'autre, les spécialistes des armes chimiques", explique Didier François, journaliste d'Europe 1 et spécialiste des questions de Défense. "En fonction des paramètres techniques, météorologiques", les spécialistes aident les pilotes "à planifier leur frappe".

Après avoir été exploitées par les analystes des services de renseignement américains, ces bandes ont été présentées dans la nuit de mercredi à jeudi "au cours d’un briefing qui a été organisé au Pentagone pour un tout petit nombre de journalistes accrédités Défense". La correspondante de CNN auprès de l'état-major américain en a livré un bon compte-rendu.

Pourquoi si tard ? Mais la question est de savoir pourquoi ces écoutes n'ont pas été révélées plus tôt. "C’est tout à fait normal", assure Didier François. "Ces communications ont été aspirées la semaine dernière, au moment des faits, par l’énorme machine de renseignement électromagnétique déployées au-dessus de l’Irak et de la Syrie. Elles étaient dans les ordinateurs et les analystes les en ont extraites grâce à une enquête très sérieuse qui a commencé par l’analyse des plans de vol des appareils qui ont réalisé l’attaque."

"Deux Sukhoï 22 ont décollé de leur base à 6h26 locale. On a donc retrouvé les indicatifs des pilotes", complète Didier François. A partir de là, "ce n'était plus qu'une question de temps" avant de pouvoir remonter et analyser leurs échanges. Ces derniers révèlent "donc des manœuvres et des procédures qui ne sont utilisées que pour les frappes avec des armes chimiques".