L'enquête pour définir les causes de l'explosion prendra du temps. 1:44
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Nicolas Feldmann édité par Léa Leostic
Pour aider les enquêteurs libanais à redonner un nom aux victimes de l’explosion qui a ravagé Beyrouth le 4 août dernier, les gendarmes français de l’Institut de recherche criminelle se sont rendus sur place pendant six jours. Grâce à cette aide, des dizaines de victimes ont pu être identifiées.
REPORTAGE

Le Président libanais Michel Aoun a prévenu : l’enquête sur l’explosion meurtrière de Beyrouth prendra du temps. Près de deux semaines après la catastrophe, les investigations se poursuivent pour comprendre ce qui a provoqué l’explosion du port le 4 août, responsable de la mort de 177 personnes. Une vingtaine d'interpellations, notamment des fonctionnaires du port et des douanes, ont eu lieu.

Des gendarmes en première ligne sur les catastrophes

Pour identifier formellement les victimes, les gendarmes français de l’Institut de recherche criminelle (IRCGN) ont passé six jours aux côtés des enquêteurs libanais. Ces gendarmes sont en première ligne sur les catastrophes. Ils étaient notamment venus sur le lieu du crash de l’avion de la German Wings ou après les attentats de Nice.

Trois méthodes d'identifications possibles

"On a trouvé des fragments de doigts, de mains, de membres, des tissus musculaires", raconte le médecin légiste George Patru. Pour identifier les victimes, il doit remonter la piste : "On va essayer de chercher des éléments distinctifs de type tatouage ou cicatrices de type chirurgicales. On va essayer de voir ensuite quel type de méthode on peut appliquer : si on peut faire du dentaire, si on peut faire de l’empreinte digitale ou de l’ADN", poursuit-il, en détaillant les trois méthodes d’identifications possibles, les mêmes appliquées partout par ces professionnels à travers le monde.

Des dizaines de victimes identifiées

Mais au Liban, les équipes françaises ont aussi mis à disposition de leurs homologues des appareils sophistiqués. "Ils ont vu quel matériel portable on utilisait pour faire des radios dentaires. On était le seul pays à apporter une aide au niveau de l'identification de victimes de catastrophes", explique le colonel Marescal, directeur de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie.

"Est-ce que les Libanais auraient pu le faire tout seuls ? Ils maîtrisent l’ADN, mais parfois ça ne suffit pas. Ne sachant pas, on est venu avec une équipe et surtout on en aussi profité pour faire de la formation, de l’information, du conseil technique pour l’avenir", continue le colonel. Pendant ces six jours de mission, avec l’aide gendarmes français, des dizaines de victimes qui ont pu être identifiées.