A Nice, des réfugiés politiques se mobilisent pour «une Russie sans Poutine»

Des réfugiés politiques russes se sont rassemblés à Nice pour réclamer une "Russie sans Poutine".
Des réfugiés politiques russes se sont rassemblés à Nice pour réclamer une "Russie sans Poutine". © Caroline Paux / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP / Crédit photo : Caroline Paux / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Plusieurs dizaines d'opposants russes se sont rassemblés dimanche sur la promenade des Anglais, à Nice, pour réclamer "une Russie sans Poutine". Nice compte traditionnellement, depuis le XIXe siècle, une forte communauté russe, abritant notamment le bâtiment de culte orthodoxe le plus important hors des frontières de la Fédération de Russie.

Plusieurs dizaines d'opposants russes à la politique du président Vladimir Poutine se sont rassemblés dimanche sur la promenade des Anglais, à Nice, pour réclamer "une Russie sans Poutine", comme dans plusieurs autres villes de France. Plantés devant l'hôtel Negresco avec des pancartes "Poutine = guerre" ou "Poutine à La Haye", en référence à la cour internationale de justice, les opposants, pour la plupart des réfugiés ayant formulé en France une demande d'asile pour raison politique, avaient répondu à l'appel commun de l'association Russie Libertés, de l'Institut Sakharov et de Free Navalny France, qui soutient l'opposant Alexeï Navalny.

"Nous avons participé à Moscou à la première manifestation contre la guerre en Ukraine et à la suite de cela mon père a été emprisonné et nous avons été menacés, c'est pour cela que nous sommes venus en France", a témoigné auprès de l'AFP Elen Mirzoian, 19 ans, venue avec ses parents. Ingénieur en bâtiment à Saint-Pétersbourg avant la guerre, Evgenii Burov, 42 ans, a préféré ne pas regagner son pays quand des lettres recommandées l'appelant à la mobilisation sont arrivées en septembre 2022 : "Poutine a cassé la Constitution, les droits des citoyens et mis beaucoup de gens en prison", accuse-t-il, dénonçant "l'agression" de l'Ukraine par son pays.

"Toutes les personnes venues aujourd'hui (dimanche) ont pris un risque"

"Je suis réfugié à Nice depuis un an et demi, j'ai dû fuir quand j'ai entendu dire que la sanction contre ceux qui avaient manifesté contre la guerre pouvait être la mobilisation", a renchéri Grigori Vershinin, 33 ans, originaire de Perm, dans l'Oural. Traducteur dans son pays, il donne aujourd'hui des cours de français aux réfugiés ukrainiens.

 

De passage à Nice, l'ex-député de la Douma, Gennedi Gudkov, une des principales figures de l'opposition au régime de Poutine en France (il a cofondé en mai le Club démocratique russe en France), s'était joint au rassemblement : "Toutes les personnes venues aujourd'hui (dimanche) ont pris un risque, car le FSB (le service de renseignements russe) a créé des filiales un peu partout pour surveiller les activités des opposants", a assuré Evgenii Gudkov, affirmant que la Russie devient plus sévère pour les réfugiés russes à l'étranger, envisageant, selon lui, de confisquer leurs biens au pays.

La France, "un pays qui comprend la situation politique en Russie"

"Il y a plusieurs milliers de Russes qui ont fait une demande d'asile en France, mais malheureusement, le pourcentage de décisions positives n'est pas très élevé", a déploré Evgenii Gudkov, tenant cependant à remercier la France, "un pays qui comprend la situation politique en Russie". Nice compte traditionnellement, depuis le XIXe siècle, une forte communauté russe, abritant notamment le bâtiment de culte orthodoxe le plus important hors des frontières de la Fédération de Russie.