Zimbabwe : 5 dollars le cri pendant l’accouchement

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C’est le prix que réclame un hôpital local, selon un rapport sur la corruption de Transparency International.

Cinq dollars pour chaque cri poussé. C’est la somme réclamée par un hôpital de campagne du Zimbabwe aux femmes qui viennent y accoucher. Une petite fortune pour ces mères de famille dont le revenu annuel moyen est de 150 dollars. Cette pratique, évidemment illégale, a été mise au grand jour par l’organisation non gouvernementale Transprency International.

L’hôpital de campagne pointé du doigt indique que la somme demandée concerne, en fait, la couverture des frais engagés lors de "fausse alertes". Mais le tarif est en réalité appliqué à toute mère qui oserait crier.

Huit femmes meurent chaque jour

Toujours selon l’ONG, les femmes qui ne peuvent pas payer ces frais seraient retenues à l’hôpital jusqu’à ce que leur famille paye leurs dettes. L’établissement ajoutant à la "taxe sur les cris", des frais de séjour pour la mère retenue.

Cette pratique pousse certaines futures mamans à accoucher chez elles et non à l’hôpital. Une prise de risque conséquente dans ce pays où, selon un rapport de l’ONU, huit femmes meurent chaque jour en accouchant.

Et les hôpitaux ne sont les seuls établissements concernés par la corruption. C’est tout un pays qui est gangréné, prévient Transparency International. L’ONG souligne également que 62% des habitants du Zimbabwe, l’un des plus pauvres d’Afrique, ont déjà payé au moins une fois dans leur vie des pots-de-vin.