Yémen : Saleh promet de quitter le pouvoir

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avec AFP , modifié à
Le président contesté s'est déclaré samedi disposé à partir "dans les prochains jours".

Le Yémen, prochaine étape du printemps arabe ? Si la transition du pouvoir n'est pas encore actée, elle se précise un peu plus depuis la dernière intervention télévisée du président yéménite. Ali Abdallah Saleh, dont le pouvoir est contesté depuis janvier, s'est déclaré samedi disposé à abandonner le pouvoir "dans les prochains jours".

"Je ne veux pas le pouvoir, et je l'abandonnerai dans les jours prochains", a-t-il affirmé dans un discours retransmis par les médias officiels. Le président Saleh a ensuite annoncé qu'il allait convoquer une réunion du Parlement dans les prochains jours, mais sans préciser si c'était dans le but de prendre une décision quelconque. "Nous nous retrouverons dans les prochains jours pour expliquer au peuple la vérité et tous les développements en toute transparence", a-t-il dit.

Les opposants ont néanmoins accueilli avec réserve les propos du président Saleh, ce dernier ayant déjà fait de nombreuses promesses. Au pouvoir depuis 33 ans, ce dernier avait déclaré dans le passé qu'il était prêt à un transfert du pouvoir et à signer un plan des monarchies arabes du Golfe pour remettre le pouvoir à l'opposition, mais n'avait pas agi en conséquence.

Quitter le pouvoir, mais pas au bénéfice de ses opposants

Si le président Saleh a affirmé qu'il y avait "des hommes sincères, qu'ils soient militaires ou civils", capables de gouverner le Yémen, il a en revanche haussé le ton pour villipender ses opposants. Il a affirmé que le pays faisait "face depuis neuf mois à un complot", dans une allusion à la vague de contestation. "Le peuple yéménite résiste depuis neuf mois à ce grand complot, comme ni la Tunisie, ni l'Egypte, ni la Libye ni aucun autre pays arabe n'a résisté", a-t-il dit.

Interrogée par la chaîne arabe Al-Jazira, la militante yéménite Tawakkol Karman, qui a reçu vendredi le prix Nobel de la paix, a rejeté comme des mensonges les propos du chef de l'Etat. "Nous ne croyons pas cet homme (...) il doit remettre le pouvoir qu'il a usurpé à la révolution. Nous poursuivrons notre révolution pacifique", a ajouté la jeune femme qui campe depuis des mois sur une place de Sanaa aux côtés d'autres opposants pour réclamer la chute de Saleh.