Syrie : l’ONU pressée d’agir

Les manifestations pour dénoncer le régime syrien se multiplient dans le monde arabe, comme ici au Caire, en Egypte.
Les manifestations pour dénoncer le régime syrien se multiplient dans le monde arabe, comme ici au Caire, en Egypte. © REUTERS
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La Ligue arabe demande à l'ONU d'intervenir, 58% des Français seraient pour une action militaire.

Déjà au menu des discussions vendredi entre le président François Hollande et son homologue russe Vladimir Poutine, la Syrie est à nouveau au centre des préoccupations diplomatiques. Samedi matin, la Ligue arabe a ainsi envoyé une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU, lui demandant d'agir pour assurer la protection du peuple syrien face à la sanglante répression de la révolte contre le président Bachar al-Assad.

La Ligue arabe souhaite une intervention

"J'ai adressé une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU pour lui demander d'entreprendre toutes les dispositions nécessaires pour protéger le peuple syrien", a déclaré samedi le secrétaire général de la Ligue arabe, peu avant l'ouverture d'une réunion ministérielle arabe chargée du suivi de la crise syrienne.

Face à l'escalade de la violence en Syrie, surtout après le massacre dans la région de Houla le 25 mai, dans lequel 108 personnes dont 49 enfants ont péri, les craintes d'une guerre civile généralisée se sont multipliées.  "Le spectre d'une guerre généralisée, avec une dimension confessionnelle alarmante, grandit de jour en jour", a ainsi prévenu l'émissaire de la communauté internationale, Kofi Annan, lors d'une réunion à Doha, au Qatar, de membres de la Ligue arabe.

A la question de savoir s'il réclamait dans sa lettre une action militaire contre le régime du président Assad, le secrétaire général de la Ligue arabe a répondu: "Je n'ai pas évoqué une intervention militaire. Actuellement, il n'y a aucune intention d'intervenir militairement".

Les Français pour une action militaire onusienne

Les Français l’envisagent, eux, de plus en plus. Un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France indique que 58% des sondés se déclarent favorables à une intervention militaire des Nations Unies en Syrie. En février dernier, ils n’étaient que 51%.

Les hommes (65%) se déclarent davantage favorables à l'intervention que les femmes (52%). 70% des partisans de l'UMP l'approuvent, devant les sympatisants de gauche pris dans leur globalité (65%).

Si les proches du PS se déclarent tout aussi favorables que les partisans de l'UMP (71%), les sympathisants du Front de gauche sont plus réservés (59%) face à la solution militaire, devant ceux d'Europe Ecologie/Les Verts (EELV) (42%). Les sympatisants du Front national sont majoritairement (55%) contre une intervention des Nations Unies en Syrie.

Moins de soutien à une action militaire française

A la question de savoir si la France doit s'engager dans cette démarche militaire, les Français semblent plus partagés : 50% pour et 50% contre, note l'Ifop. "Ces résultats assez mitigés témoignent néanmoins d'une hausse de 12 points en faveur de l'engagement de l'armée française en Syrie sous l'égide des Nations Unies, comparé à février dernier" (où seulement 38% des Français se disaient alors favorables à cette proposition", estime l'Ifop.

Les sympatisants de gauche pris dans leur globalité (55%) et ceux de l'UMP (60%) sont en majorité favorables à l'engagement de la France dans une intervention militaire en Syrie. "Les partisans du Front de gauche (40%), d'Europe Ecologie Les Verts (39%) et du Front National (38%) forment quant à eux un bloc où le soutien à cette intervention est nettement minoritaire", selon l'institut de sondage.

Sondage réalisé par internet du 30 mai au 1er juin auprès d'un échantillon national représentatif de 1.006 personnes âgées de 18 ans et plus, et constitué selon la méthode des quotas.