Signez et ne vous suicidez pas

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avec Anthony Dufour , modifié à
Le groupe taïwanais Foxconn, confronté à une vague de suicides, a tenté de prendre les devants.

Le document, révélé par plusieurs médias, s’intitule sobrement : "une lettre aux collaborateurs de Foxconn". Il a été envoyé par la direction de ce groupe taïwanais, fournisseur de composants informatiques pour de grandes multinationales, qui était confronté à une vague de suicides dans ses usines en Chine. Et qui a décidé d’employer les grands moyens pour s’en prémunir.

Les employés doivent signer le document et s’engager ainsi sur trois points : demander de l’aide s’ils rencontrent des problèmes au travail ou dans leur vie, accepter d’être orienté par la direction des ressources humaines vers un traitement médical et surtout ne pas se suicider.

Des salariés qui sautent dans le vide

"Dans l’éventualité d’un accident qui ne serait pas causé par l’entreprise (ce qui inclut le suicide et les blessures infligées à soi-même), (…) moi et ma famille ne devront pas engager de recours" et "ne rien faire qui puisse affecter la réputation de l’entreprise", dit le texte.

Mais le malaise est là. Mardi, un salarié a sauté d’un immeuble à Shenzhen, en Chine. Au total, 12 de ses collègues ont aussi sauté dans le vide depuis le début de l’année.

Quelles sont leurs conditions de travail ?

Pour 12 heures de travail par jour, six jours sur sept, les employés sur les chaînes de montage de Foxconn gagneraient moins de 250 euros par mois. Mais selon Luis Woo, un responsable du groupe, le problème viendrait plutôt du fait qu'un "grand nombre" d'employés ont entre 18 et 24 ans, l'âge le plus courant pour les suicides.

Reste que le scandale est très embarrassant pour Foxconn Technology qui fournit notamment Apple, Nokia ou Dell. Ce dernier groupe a fait savoir qu’il examinait le dossier et que si les conditions de travail chez Foxconn s’avéraient "médiocres", il pourrait "prendre les actions qui conviennent".