Sarkozy et Berlusconi pour apaiser les tensions

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avec Reuters , modifié à
Les deux dirigeants se rencontrent pour évoquer leur discorde sur les immigrés tunisiens.

Finies les tensions, place à l’apaisement et la collaboration. C’est du moins le message que tentent de faire passer Nicolas Sarkozy - arrivé mardi vers 11 heures à Rome - et Silvio Berlusconi, à l’occasion du 29e sommet franco-italien. Celui-ci est essentiellement consacré à la gestion du flux de 25.000 immigrés tunisiens et libyens, qui a créé de vives tensions entre les deux pays depuis plusieurs semaines.

Le chef de l’État français tentera de surmonter ce différend avec le président du Conseil italien. Il voudrait même proposer une initiative commune, auprès de l'Union européenne, visant à permettre de rétablir les contrôles aux frontières intérieures en cas d'afflux majeur aux portes de l'Union. Une position moins extrême que celle que la France avait adoptée dans un premier temps, lorsqu'elle menaçait de suspendre l’application des accords de Schengen sur son territoire. Le conseiller du chef de l’Etat, Henri Guaino avait finalement démenti cette intention le week-end dernier.

10 milliards d’euros de crédits d’aide

L’entente devrait fonctionner à en croire le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini. Il a admis dans le quotidien Il Sole 24 Oreque le traité de Schengen avait besoin d'une "révision" pour l'adapter aux nouvelles réalités. Franco Frattini a d’ailleurs ajouté que Rome et Paris proposeront 10 milliards d'euros de crédits européens pour les pays du sud de la Méditerranée et la réactivation d'un projet de banque méditerranéenne pour le financement de PME dans ces pays.

Beaucoup des immigrés tunisiens passent par l’Italie qui leur accorde des titres temporaires de séjour. En vertu des accords de Schengen qui ont instauré une zone de libre-circulation des personnes dans la majorité de l’Union européenne, ces titres leur ouvrent la porte de la France et des 23 autres pays signataires. Ce qui déplaît fortement à l’Hexagone, qui refuse de devoir faire face à une arrivée massive d’immigrés.

Reconnaissance des insurgés libyens

La situation en Libye sera également au menu du sommet franco-italien. Rome, qui garde des relations très proches avec son ancienne colonie, n’apprécie guère l’activisme français auprès des insurgés libyens. Mais là aussi, tout est censé rentrer dans l’ordre : "si nous n'étions pas d'accord au départ, nous le sommes très largement aujourd'hui", assure l'Elysée, arguant notamment que l’Italie a désormais elle aussi reconnu le Conseil national de transition en Libye.

Nicolas Sarkozy comme Silvio Berlusconi font l’un comme l’autre face à la tempête, dans leurs pays respectifs, politique pour le premier et judiciaire pour le second. Et sont tous les deux au plus bas dans les sondages. Ils semblent donc avoir également des intérêts personnels à éviter d’aggraver la crise.