Reconstruire et consoler

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François Clémenceau
Bureau Ovale est de retour sur le nouveau site d'Europe1.fr avec la publication de ce post envoyé lundi 25 janvier depuis Montréal où se tenait la première conférence sur le reconstruction d'Haïti. Le jour où j'apprenais la disparition de Marla Pietton dans le vol Beyrouth-Addis Abeba.

Je suis arrivé hier soir dimanche à Montréal pour couvrir la réunion préparatoire au Sommet de la Reconstruction d'Haïti. Première étape à "La perle Retrouvée", cette Eglise dans la banlieue nord de la Montréal qui sert de point de ralliement à la communauté haïtienne. Les haïtiens sont près de 150.000 au Québec et eux qui avaient fait le déplacement hier soir ont réservé un accueil très chaleureux à leur premier ministre Jean-Max Bellerive. On le sait peu mais la diaspora haïtienne envoie chaque année à ses compatriotes près de 2 milliards de dollars. Comparez cela aux 890 millions de dollars de dette du gouvernement d'Haïti et vous aurez une idée de ce qu'attend ce pays dévasté. Bellerive a mis les choses au point assez clairement. On ne reconstruira pas sans nous et comme avant. Cela signifie que les reconstructeurs devront respecter la souveraineté d'Haïti tout en aidant à garantir ses progrès démocratiques mais également qu'il faut changer de modèle de développement. Et c'est là que les choses sont bien plus délicates. Car autant les donateurs sont efficaces quand il s'agit d'aider dans l'urgence autant ils font preuve d'une concurrence désordonnée et redondante dans les projets à long terme. Hillary Clinton est ici pour préciser à ce sujet ses vues et ses intentions. Faut-il que le FMI ou les Nations Unies supervisent étroitement la canalisation des projets et des flux financiers ? Ce sera au sommet d'en décider. Il pourrait se tenir au printemps à New York après une ultime réunion d'experts aux Antilles sous invitation française.

J'ai appris à mon réveil l'autre catastrophe : le crash du vol Beyrouth-Addis Abeba. L'épouse de l'ambassadeur de France au Liban, Marla Pietton, qui a péri dans l'accident, avait été à Jérusalem comme à Washington, où nous l'avions connu, l'incarnation même de l'hospitalité. Sa décontraction, ses pas de salsa ou de danse orientale, ses réflexions sur le monde et sa gentillesse nous manquent déjà. Son mari Denis, qui venait de prendre cette année le poste de Beyrouth après un séjour en Afrique du Sud, sait que la communauté des journalistes dont il apprécie la proximité est de tout coeur avec lui dans cette épreuve.

Je rentre à DC pour le Discours de l'Etat de l'Union d'Obama mercredi. D'ici là, notre Bureau Ovale aura sans doute retrouvé sa place sur le site pour poursuivre nos débats passionnants.

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François Clemenceau