Panique télévisuelle en Géorgie

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Une télévision géorgienne a semé la panique en annonçant une fausse invasion russe.

Une chaîne de télévision a semé la panique samedi en Géorgie, en diffusant volontairement un faux bulletin d'informations assurant qu'une invasion du pays par les Russes était en cours. La nouvelle a provoqué une pagaille monstre dans un pays très inquiet vis-à-vis de son voisin russe, qui occupe encore l'Ossétie du sud, à une centaine de kilomètres de la capitale Tbilissi.

Colonne de chars, soldats en plein déploiement appuyés par des hélicoptères... La chaîne privée géorgienne Imedi a annoncé samedi que les chars russes faisaient route sur la capitale Tbilissi et que l'aviation russe avait déjà bombardé ports et aéroports.

Problème : ces informations étaient complètement fictives, les images diffusées remontaient à la guerre éclair d'août 2008 entre la Georgie et la Russie. Ce n'est qu'à la fin qu'elle a fait savoir que tout était faux et qu'elle avait ainsi voulu montrer ce qui pouvait arriver. Le procédé rappelle la fausse scission de la Belgique, annoncée par la télévision belge RTBF en décembre 2006. Au final, la fausse nouvelle a suscité un nombre record d'appels aux services d'urgence et provoqué une panique généralisée.

Des réseaux téléphoniques surchargés

L'agence de presse Interpress a affirmé qu'elle avait provoqué de multiples incidents cardiaques et évanouissements. A Gori, la ville la plus touchée par la guerre de 2008, des centaines d'habitants se seraient même précipités dans les magasins pour s'y procurer des produits de première nécessité. Surchargés d'appels, les réseaux de téléphonie mobile sont brièvement tombés en panne.

Le gouvernement géorgien s'est indigné de cette affaire. Le porte-parole du président Mikheïl Saakachvili, Manana Manjgaladze, a affirmé que le bulletin aurait dû être clairement identifié comme étant un faux; il a ajouté qu'il était en contradiction avec l'éthique journalistique.

D'autant que le souvenir de l'invasion russe est encore très douloureux : en 2008, la Georgie avait tenté de récupérer la région unilatéralement proclamée indépendante d'Ossétie du Sud, soutenue par Moscou. L'opération, mal préparée et réalisée sans le soutien des puissances occidentales, a abouti à l'intervention rapide de l'armée russe sur le territoire géorgien.