"Notre Chavez qui est aux cieux", très peu pour l'église vénézuélienne

Hugo Chavez entrain de prier en février 2009
Hugo Chavez entrain de prier en février 2009 © Reuters
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avec AFP , modifié à
Les évêques du Venezuela se sont agacés de la réécriture que le parti chaviste a fait de la prière.

L'INFO. L'ombre de Chavez plane toujours sur le Venezuela, plus d'un an après la mort du président. Lundi, une déléguée du Parti socialiste a invoqué sa mémoire en récitant un Notre Père assez particulier. "Notre Chavez qui es aux cieux, sur terre, dans les mers et en nous, délégués, (...) ne nous conduis pas à la tentation du capitalisme mais délivre-nous du mal de l'oligarchie et du crime de la contrebande parce que nous sommes la patrie, la paix et la vie pour les siècles et les siècles. Amen. Vive Chavez", a dit Maria Uribe devant un portrait géant du "père de la révolution bolivarienne".

Cette réécriture a été très peu aux goûts de l'église catholique du Venezuela. "Le Notre Père, qui est la prière par excellence des chrétiens du monde entier, nous vient des lèvres mêmes de notre seigneur Jésus Christ et est par conséquent intouchable", a réagi la conférence des évêques dans un communiqué.

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Jésus et Marx. Jeudi, le président actuel Nicolas Maduro a rejeté la mise au point de l'Eglise. "Ils n'ont pas su se débarrasser de lui de son vivant, ils veulent aujourd'hui persécuter l'amour spirituel que lui voue le peuple", a-t-il dit, accusant l'église catholique de vouloir salir la mémoire du "commandante Chavez". "Une nouvelle inquisition est à l'oeuvre pour massacrer cette humble femme", a-t-il poursuivi en prenant la défense de Maria Uribe.

Depuis la mort de leur chef de file, emporté par un cancer en mars 2013, nombre de partisans de Chavez, les "Chavistas", invoquent un lien quasi-mystique avec lui. Son successeur, Nicolas Maduro avait dit l'entendre dans le chant des oiseaux. Chavez lui-même n'hésitait pas à invoquer la figure du Christ dans ses discours, au côté de Karl Marx.

Pour l'opposition, cette adulation relève d'un dangereux culte de la personnalité. Pour les représentants catholique, cette prière relève du péché d'idolâtrie. "De même que nul n'a le droit de changer les paroles de l'hymne national pour honorer quelqu'un, il est illicite de modifier les paroles du Notre Père", poursuit la conférence épiscopale.

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