Mondial : "la Fifa fait une sorte de néo-colonialisme"

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INTERVIEW - Pour Sébastien Lapaque, écrivain, spécialiste du Brésil, la Fifa se comporte maladroitement à l'égard de la population brésilienne.

A trois jours du coup d'envoi du Mondial, la mégapole de Sao Paulo se prépare à un lundi chaotique, avec la poursuite de la grève des employés du métro pourtant jugée illégale.
 

"Il n'y aura pas de connexion internet". Pour Sébastien Lapaque, écrivain, spécialiste du Brésil et invité d'Europe1 lundi matin, les ennuis ne font que commencer et "les Européens qui se rendront au Brésil" pour la Coupe du monde de football "risquent d'être surpris". "Le stade n'est pas fini, il n'y aura pas de connexion internet, s'il pleut, les gens devront ouvrir leur parapluie", détaille le spécialiste.

La grève des employés du métro risque fort de provoquer comme en fin de semaine dernière des embouteillages monstrueux et menace de perturber sérieusement la cérémonie du Mondial et le match d'ouverture Brésil-Croatie jeudi. Mais le mouvement ne s'arrête pas là. La présidente Dilma Rousseff est vivement critiquée par toute une tranche de la population. Un climat social tendu qui risque de se ressentir sur le Mondial. "Il y aura la fête du foot et la contestation politique", souligne Sébastien Lapaque, précisant que "le Brésil sera toujours une terre de contraste".

"La Fifa fait une sorte de néo-colonialisme". Et l'organisation du Mondial n'a pas contribué à apaiser les esprits. "On croyait que la contestation de la Fifa était limitée à des trublions comme Maradona ou peut-être Romario, mais on se rend compte, en fait, qu'une grande partie de la population brésilienne a une haine noire à l'égard de la Fifa", observe le spécialiste. Pour quelles raisons ? "Parce que la FIFA fait une sorte de néo-colonialisme", regrette Sébastien Lapaque.

"Je suis sûre que la Coupe sera aussi une fête". Du côté de la présidente, c'est la méthode Coué pour que l'esprit soit à la fête. Dilma Rousseff a demandé aux Brésiliens de montrer "de la joie et de la civilité". "Nous allons montrer l'exemple de la joie, de la force et de la civilité du Brésil", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une inauguration à Belo Horizonte, l'une des douze villes qui s'apprêtent à accueillir des matches. "Je suis sûre que la Coupe sera aussi une fête et il est fondamental que la majorité de la population brésilienne ait le droit de profiter de cette grande fête", a-t-elle ajouté.

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© Reuters

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