Massacre au Pakistan : "nos amis ont été abattus"

© Reuters
  • Copié
Emmanuel Renard avec , modifié à
Les rescapés du massacre de l’école de Peshawar racontent l’horreur de l’attentat perpétré par les taliban.

141 morts dont 132 enfants. Le bilan définitif de l’attaque mardi de l’école militaire de Peshawar au Pakistan est à peine croyable. Six taliban ont fait feu pendant plus de sept heures sur des enfants parfois âgés d’à peine 12 ans. Une attaque qui est déjà répertoriée comme la plus sanglante du pays. Les témoins rescapés de l’attaque racontent à présent ce à quoi ils ont échappés. 

>> LIRE AUSSI : Pakistan, massacre dans une école attaquée par les taliban, 141 morts

Des enfants sous le choc. C’est un adolescent, le regard hagard, qui regarde derrière lui les ambulances défilées. Il raconte qu’il vient d’échapper à la tuerie : "on était en plein examen, notre professeur faisait cours et tout à coup, on a entendu des coups de feu". Sa classe a attendu, assise par terre, avant l’arrivée de l’armée pakistanaise. Le choc est sans précédent lorsqu’une heure après, ils sont autorisés à sortir. "On a découvert nos amis et nos camarades, tous ceux qui avaient voulu s’échapper, ils avaient été abattus", témoigne le jeune homme.  

>> LIRE AUSSI : Pakistan : pourquoi les taliban ont attaqué une école ? 

Des parents orphelins. Les parents avertis de la tuerie ont aussitôt accouru à l’école. Ils sont nombreux à avoir découvert la mort de leurs enfants sur la liste funèbre des disparus. Une liste qui ne cessait de s’allonger au fil des heures. L’un d’eux, en pleurs après avoir appris la mort de son fils, crie son désespoir : "s’il vous plait, arrêtez ça pour l’amour de Dieu, arrêtez au nom du prophète". Il raconte revenir de l’hôpital et avoir vu 30 ou 40 corps allongés là-bas, "certains touchés au cerveau et aux yeux". "Ils ont déjà préparé les cercueils et nous disent de prendre nos enfants pour les enterrer", raconte-t-il. Ce père de famille, à présent orphelin de son enfant, implore à nouveau : "s’il vous plait que cela s’arrête pour l’amour de Dieu. Est-ce que quelqu’un m’entend dans ce pays ?".  

A défaut de l’entendre, l’armée pakistanaise a décidé d’intensifier les opérations de l’armée de l’air contre les taliban. Trois jours de deuil national ont, par ailleurs, été décrétés par le gouvernement pakistanais.