Libye : le chef militaire de la rébellion assassiné

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avec AFP , modifié à
Abdel Fatah Younès, ex-numéro 2 du régime Kadhafi rallié à la rébellion, a été tué jeudi à Benghazi.

Coup dur pour la rébellion libyenne. Elle a perdu jeudi son chef militaire, assassiné à Benghazi. Sa mort a été annoncée par Moustafa Abdeljalil, président du Comité national de transition (CNT) lors d'une conférence de presse. Le général libyen Abdel Fatah Younès, ancien responsable du régime du colonel Mouammar Kadhafi, a été tué par un groupe d'hommes armés après avoir été convoqué pour un interrogatoire à Benghazi. Deux colonels de l'armée rebelle ont aussi été tués en même temps. Selon le chef du CNT, le général Younès avait été convoqué à Benghazi par une commission d'enquête pour discuter de sujets "concernant les affaires militaires".

Moustafa Abdeljalil a ajouté que le chef du groupe qui a assassiné Abdel Fatah Younès a été arrêté, rejetant indirectement sa mort sur les forces loyales au régime de Mouammar Kadhafi. Il a précisé que les corps du général Younès et des deux colonels n'avaient pas encore été retrouvés après avoir été emportés par leurs tueurs.

L'ex-numéro deux du régime du colonel Kadhafi

Abdel Fatah Younès était présenté, avant son ralliement à la rébellion, comme le numéro deux du régime du colonel Kadhafi, occupant notamment les fonctions de ministre de l'Intérieur. Il avait participé au coup d'Etat qui avait porté le colonel Kadhafi au pouvoir en 1969. Il s'était rallié très tôt aux insurgés, tout comme Moustafa Abdeljalil, après le début du mouvement de contestation contre le colonel Kadhafi le 15 février et occupait depuis d'importantes responsabilités militaires à leurs côtés.

Trois puissantes explosions à Tripoli

Par ailleurs, les rebelles libyens ont infligé jeudi un nouveau revers aux troupes loyales au régime du colonel Kadhafi en s'emparant de deux localités près de la frontière tunisienne, au sud-ouest de Tripoli. Après avoir conquis la ville d'Al-Ghazaya, les insurgés ont poursuivi leur route vers le village d'Om Al-Far, à une dizaine de km au nord-est, qu'ils ont pris en fin d'après-midi.

Tripoli, la capitale libyenne, a elle de nouveau été la cible jeudi soir de bombardements de l'Otan. Au moins trois puissantes explosions ont secoué le centre de la ville. Deux explosions ont été ressenties vers 22H20 locale (20H20 GMT), suivies d'autres quelques minutes après, notamment dans le secteur de la résidence du colonel Mouammar Kadhafi au centre de Tripoli. La ville est la cible quasi-quotidienne de raids de l'Alliance atlantique depuis le début de son intervention militaire en Libye, en mars, pour soutenir la rébellion.