Liban : les obsèques tournent à la manif

Saad Hariri a lancé un appel au calme après des violences en marge des obsèques d'Hassan.
Saad Hariri a lancé un appel au calme après des violences en marge des obsèques d'Hassan. © REUTERS
  • Copié
avec agences
Saad Hariri a lancé un appel au calme après des violences en marge des obsèques d'Hassan.

Les obsèques dimanche à Beyrouth d'un chef de la Sécurité libanaise, bête noire de Damas, ont tourné en une manifestation violente. Les manifestants s'en sont pris au Premier ministre, Najib Mikati, accusé  d'être trop proche du mouvement chiite pro-iranien Hezbollah et du régime syrien et de couvrir ce "crime". Saad Hariri, le chef de l'opposition libanaise, a lancé un appel au calme.

Des drapeaux de la rébellion syrienne

Des milliers de personnes ont participé à la cérémonie religieuse à la mosquée Amine, au centre de la capitale, à la mémoire du général Wissam al-Hassan. Le chef des services de renseignements de la police a été tué vendredi, avec son chauffeur, dans l'explosion d'une voiture piégée.

>> A lire aussi : Le Liban enterre Wissam al Hassan

Conformément au cérémonial suivi pour des funérailles nationales, le clocher des églises ont sonné le glas au passage du cercueil recouvert du drapeau national et porté par les gardes du corps du défunt.  De nombreux Libanais présents faisaient flotter au vent la bannière bleu ciel du Courant du futur, la formation d'opposition à dominante sunnite. D'autres arboraient le drapeau national frappé du cèdre, mais on pouvait voir aussi celui de la rébellion syrienne.

Les manifestants chauffés à blanc

A l'issue des funérailles, Fouad Siniora, le chef du bloc parlementaire d'opposition de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, a chauffé à blanc les manifestants rassemblés sur la Place des martyrs. "Le gouvernement est responsable du crime qui a tué Wissam et son compagnon. C'est pourquoi il faut qu'il parte", a-t-il lancé à la foule.

Nadjib Mikati a présenté samedi sa démission au président Michel Souleïmane qui lui a demandé de demeurer en fonction pendant quelque temps encore.   "Nous sommes ici pour dire à Mikati que nous n'avons plus besoin de lui et pour dire au Hezbollah que nous ne voulons plus de son petit jeu. Mikati accepte trop de pressions de la part de la Syrie", a estimé un manifestant.

Surexcités, deux cents jeunes ont tenté de prendre d'assaut le Sérail, siège du Premier ministre. Les manifestants jetaient des pierres et des bâtons. La police a lancé des grenades lacrymogènes et tiré en l'air pour les faire reculer.

L'appel au calme de Saad Hariri

Saad Hariri, le chef de l'opposition qui vit hors du Liban, a lancé un appel au calme. "Nous voulons la paix, le gouvernement doit tomber mais nous voulons que cela se produise de manière pacifique. Je demande à tous ceux qui sont dans les rues de se retirer", a-t-il dit à la télévision.