Les canards géants gonflables agacent la Chine

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avec AFP
Le Quotidien du peuple dénonce la reproduction à grande échelle d'une œuvre d'art de Hong Kong

Un canard géant gonflable, oui, mais gare à l'invasion, s'est insurgé dans un éditorial le quotidien officiel du Parti communiste chinois, alors qu'une œuvre d'art installée à Hong Kong a été immédiatement copiée dans tout le pays.

Il y a un mois, l'artiste hollandais Florentijn Hofman avait installé un canard jaune gonflable de 16,5 mètres de haut, qui a flotté deux semaines sur les eaux du port Victoria de Hong-Kong, lui donnant des airs de vaste baignoire. L’œuvre avait fait sensation sur l'île comme en Chine continentale: à Hangzhou, Wuhan ou Tianjin, des promoteurs immobiliers se sont empressés d'installer sur leurs terrains des imitations du volatile pour attirer le client.

Mais dans un éditorial lundi, le Quotidien du Peuple a fustigé ces copies, accusées de trahir le message original d'Hofman, symbole de "la culture partagée par l'humanité et des souvenirs d'enfance, une pure oeuvre d'art, anti-commerciale". "Plus il y a de canards jaunes ici, plus nous nous éloignons de l'esprit anticommercial d'Hofman, et le plus flagrant, c'est notre manque de créativité", écrit l'organe du Parti. "La popularité du canard jaune est une bonne chose, mais qu'il est triste de voir l'innovation disparaître dans notre pays !", déplore encore le journal.

Les autorités touristiques du Hunan sont visées au passage pour avoir changé le nom de la montagne traditionnellement appelée "Colonne du ciel du sud" en "Montagne Hallelujah d'Avatar", parce que des scènes du film américain y ont été tournées. Des canards gonflables sont déjà disponibles sur Taobao, le premier site chinois de vente en ligne. Les prix vont de 2.800 yuans (350 euros) pour le plus petits à 149.800 yuans (18.800 euros) pour un spécimen de 20 mètres.