Le cerveau des attentats de Bombay libéré sous caution

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avec AFP , modifié à

Le Pakistan a décidé de sa libération sept ans après des attaques qui ont fait 166 morts en Inde.

Un poids lourd du terrorisme a retrouvé sa liberté de mouvement. Le Pakistan a libéré le cerveau présumé des attentats de Bombay, a-t-on appris vendredi. Ces attaques coordonnées avaient fait 166 morts dans la ville indienne en 2008. L'annonce de la libération par deux responsables pakistanais sous couvert de l'anonymat a déclenché la colère de l'Inde, qui y voit une "insulte aux victimes". 

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Zakiur Rehman Lakhvi, environ 55 ans, est considéré par l'Inde comme le cerveau du raid sanglant contre plusieurs sites, dont deux hôtels de luxe et fait partie d'un groupe de sept suspects inculpés et incarcérés au Pakistan. Pendant quatre jours, dix terroristes pakistanais ont fait régner la terreur à coups de grenades et de raids armés dans la ville du l'Etat du Maharashtra. Le seul survivant de l'équipée terroriste a été jugé et exécuté par la justice indienne.

Le Pakistanais a été libéré sous caution entre jeudi et vendredi. "Nous avons reçu les documents permettant sa libération jeudi soir, et il a été libéré de la prison d'Adiala", proche de la capitale Islamabad, a déclaré un responsable de l'administration pénitentiaire pakistanaise. "Il se trouve dans un lieu que nous ne pouvons pas révéler pour raisons de sécurité", a indiqué un responsable de la Jamaat-ud-Dawa, une organisation islamiste pakistanaise soupçonnée d'être liée aux attentats.

Un ping-pong judiciaire. Cette décision est le dernier épisode d'une saga politico-judiciaire. A plusieurs reprises ces derniers mois, la justice pakistanaise avait ordonné sa libération, avant de changer plusieurs fois d'avis, notamment sous la pression de l'Inde. Jeudi, la Haute Cour de Lahore avait "suspendu l'ordre de détention" de Lakhvi et "autorisé sa libération après le versement de deux cautions d'un million de roupies chacune", soit environ 20.000 dollars au total (18.600 euros), avait déclaré son avocat, Rizwan Abbasi.

New Delhi furieux. Cette remise en liberté constitue "une annonce très décevante" et "une insulte aux victimes de l'attaque de Bombay", a immédiatement réagi le porte-parole du ministère indien de l'Intérieur. Il a appelé la communauté internationale à "sérieusement prendre note du double langage du Pakistan sur le terrorisme". Sept ans après, ces attaques continuent de peser sur les relations entre les deux pays, l'Inde accusant le Pakistan de faire traîner les procédures judiciaires, le Pakistan lui répondant qu'elle n'a pas fourni les preuves nécessaires pour juger les accusés.