Les salariés de Volkswagen vont enfin pouvoir décrocher. Un millier d'employés allemands ont obtenu vendredi du numéro un européen de l'automobile une trêve quotidienne de réception d'emails, qui ne seront plus envoyés sur leur Blackberry professionnel en dehors des heures de travail.
L'accord concerne un millier de salariés sous la convention collective du puissant syndicat IG Metall mais pas les cadres supérieurs. A la demande de ce syndicat, les serveurs de l'entreprise ne dirigeront désormais plus les e-mails de ses collaborateurs vers leurs téléphones multifonctions tous les jours de 18H15, une demi-heure après le départ du bureau des derniers salariés, jusqu'à 07H00 le lendemain, une demi-heure avant l'arrivée des premiers.
Devenu un accessoire indissociable du cadre moderne, le Blackberry signale l'arrivée de tout nouvel email professionnel par le clignotement d'une diode rouge. Seul souci, ce signal suscite chez certains le besoin irrépressible de consulter leur messagerie, à toute heure et en tout lieu.
"En tant qu'entreprise, nous avons besoin des moyens de communication moderne et les utilisons. D'un autre côté, nous avons trouvé ce accord équilibré", a ajouté le porte-parole.
Déjà une trêve de Noël chez Henkel
Un premier pas avait été franchi en novembre par d'autres entreprises allemandes. Le patron du chimiste Henkel, un autre grand groupe fabricant du savon Fa, du dentifrice Vademecum et de la lessive Le Chat, avait lui décrété une trêve d'emails mais seulement entre Noël et Jour de l'An.
"Le message est : n'envoyez d'e-mail qu'en cas d'urgence. Cela vaut pour tous les salariés", avait déclaré le patron d'Henkel Kasper Rorsted à la Frankfurter Allgemeine Zeitung, s'astreignant lui-même à ne pas lire ses messages le week-end.
"Je regarde une dernière fois le samedi matin mon Blackberry, et ensuite, je le laisse de côté pour le reste du week-end, je m'occupe de mes enfants et je ne lis plus de mails", avait-il précisé. "Je n'ai pas à lire mes emails simplement parce que quelque part, quelqu'un s'ennuie" et en rédige. "C'est aussi une question de manque de respect, d'importuner les gens comme ça", concluait-il.