La tension s’accentue en Côte d’Ivoire

La sécurité est déployée autour de la Commission électorale de Côte d'Ivoire, dans l'attente des résultats.
La sécurité est déployée autour de la Commission électorale de Côte d'Ivoire, dans l'attente des résultats. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Le camp de Gbagbo a annoncé qu'il fera annuler les votes "frauduleux".

La Côte d’Ivoire attend le nom de son président, sous haute tension. Les résultats provisoires de la présidentielle de dimanche devaient être divulgués lundi mais mardi soir, la commission électorale n’avait toujours annoncé aucun chiffre. L’attente se fait de plus en plus pressante après cette élection six fois repoussée depuis la fin du mandat de Laurent Gbagbo en 2005.

L’annonce des résultats empêchée

Le camp du président sortant Laurent Gbagbo ne semble pas prêt à ce que les résultats soient divulgués. Plusieurs de ses représentants au sein de la commission électorale ont empêché physiquement, mardi en fin de journée, l'annonce de résultats partiels.

Le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), Bamba Yacouba, s'apprêtait à communiquer des premiers résultats partiels pour plusieurs régions, lorsque l’un des représentants de Laurent Gbagbo lui a arraché les feuilles de résultats des mains avant de les déchirer et de déclarer : "ces résultats sont faux, ils n'ont pas été consolidés!". Des pro-Gbagbo ont dénoncé un "hold-up électoral".

Le camp du chef de l’Etat sortant a annoncé lundi qu'il avait saisi la CEI "pour faire en sorte que (les) résultats soient invalidés" dans au moins trois régions du nord, tenues par l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis le putsch raté de septembre 2002.

Les votes "frauduleux" annulés

Mercredi, le camp Gbagbo poursuivait dans cette direction. "Nous ne transigerons pas sur cette attitude, nous nous battrons jusqu'au bout pour que ce soient de vrais résultats qui soient proclamés", a dit Pascal Affi N'Guessan, l'un des porte-parole du président sortant. "Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir" pour que le vote de "toutes les localités où les élections se sont déroulées de façon frauduleuse" soit "annulé", a-t-il assuré, faisant référence à quatre régions acquises à l'opposant de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara.

Scènes d’incompréhension

L’incident du camp de Laurent Gbagbo fait suite au départ, mardi matin, des techniciens de la chaîne nationale RTI du site de la commission électorale. Un geste inexpliqué.

Autre événement de la journée à la CEI : le représentant de l'ONU, Youn-jin Choi, s'est rendu brièvement au siège pour y rencontrer le président, Youssouf Bakayoko. Objectif : "encourager" la commission dans son travail, selon le porte-parole onusien.

La CEI a officiellement jusqu'à mercredi soir pour proclamer les résultats provisoires du second tour.