La chenille devenue papillon

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16 ans après le retour de la démocratie, l’Afrique du Sud tourne définitivement la page.

 

Le lancement officiel de la Coupe du monde est l’occasion pour l'Afrique du Sud de montrer un autre visage, à l’opposé de la sombre période de l’apartheid. C’est ce changement profond de la société sud-africaine qu’ont fêté au son des vuvuzelas les participants de la cérémonie d’ouverture, vendredi dans le stade Soccer City de Johannesburg.

 

L'attribution du Mondial à l'Afrique du Sud, un première pour le continent, est donc l’occasion pour la nation arc-en-ciel de montrer son évolution et de s’ériger en porte-drapeau de tout un continent.

 

L’Afrique du Sud métamorphosée

 

Au-delà du mois de fête qui s’annonce, le symbole envoyé au reste du monde est fort. "Nous voulons dire au monde que cette chenille laide, si laide, que nous étions, est devenue ce papillon si joli, si joli!", a lancé jeudi le Nobel de la Paix Desmond Tutu, en référence à la chute définitive de l'apartheid en 1994.

 

"L'Afrique du sud rock! L'Afrique du Sud est cool!", a renchéri le chef de l'Etat, Jacob Zuma, au cours du concert géant qui a eu lieu jeudi soir au cœur de l'emblématique township de Soweto.

 

Une phrase en apparence anodine, mais qui permet de mesurer le chemin parcouru : il y a une vingtaine d’années, les concerts géants avaient lieu pour dénoncer l’apartheid.

 

Le sport pour réunir un peuple

 

Le sport a joué un grand rôle dans l’histoire récente de l’Afrique du Sud. La réconciliation entre les communautés noire et blanche avait déjà dû emprunter les chemins sportifs en 1995 : Nelson Mandela, vêtu du maillot des Springboks, célébrant la victoire sud-africaine au Mondial de rugby, alors même que ce sport était encore réservé aux seuls Blancs.

 

"Il y a quelques moments qui font l'histoire d'une nation, ce soir nous sommes sur le point de vivre un de ces moments, quand la Coupe du monde 2010 va commencer", a déclaré Jacob Zuma deux jours avant le coup d'envoi du tournoi.

"Quel honneur, quel privilège pour notre démocratie de 16 ans!" a ajouté le président, qui portait une écharpe aux couleurs arc-en-ciel du drapeau de son pays. Même si les Bafanas Bafanas finissent bredouille, c’est tout un pays qui retrouve sa fierté.