La "bataille de Damas" est lancée

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S. C. avec AFP
Les rebelles ont annoncé mardi avoir donné l'assaut sur la capitale syrienne.

La guerre civile syrienne fait désormais rage au coeur de Damas. Les rebelles ont en effet annoncé mardi avoir donné l'assaut sur la capitale syrienne, où de violents combats ont eu lieu mardi avec l'entrée en action pour la première fois des hélicoptères de l'armée.

"Bataille de la libération"

"La bataille pour la libération de Damas a commencé et les combats ne cesseront qu'avec (la chute) de la capitale", a proclamé un porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL) en Syrie, Kassem Saadeddine, contacté via Skype par l'AFP. Ces combats coïncident avec le 12e anniversaire de l'arrivée au pouvoir de Bachar al-Assad, après le décès de son père.

Un responsable militaire a néanmoins affirmé à l'AFP que l'armée "contrôlait la situation et pourchassait les terroristes réfugiés dans des appartements et des mosquées" dans Damas. Depuis dimanche, les combats dans la capitale, qualifiés par l'opposition de "tournant" dans la révolte, se déroulent dans plusieurs quartiers, notamment celui de Midane, près du centre-ville, où, selon une source militaire, l'armée est entrée et a donné un ultimatum aux habitants de quitter les lieux avant un assaut imminent.

Les soldats sont aussi entrés à Tadamoun (sud), où restent encore "quelques poches de résistance". "Le régime (d'Assad) qui s'effondre devient fou", a assuré un militant posté à Midane, se présentant sous le nom Abou Moussab. "Ils tirent sur tout et viennent de détruire la mosquée Ghazwat Badr".

Comme tous les jours, les morts se comptent par dizaines à travers le pays. Mardi au moins 86 personnes ont péri, selon l'OSDH, dont 19 à Damas. Sur les 86 morts, il y a 50 civils, 23 soldats et 13 rebelles, a précisé l'ONG.     

"Point critique"

Lancée en mars 2011, la révolte populaire réprimée dans le sang par le régime a dégénéré en conflit armé sanglant entre soldats et rebelles. Plus de 17.000 personnes ont péri dans le pays en 16 mois, selon l'OSDH.

A Moscou, Kofi Annan a affirmé que la situation en Syrie avait atteint un "point critique" et que le Conseil de sécurité devait souligner qu'elle était "inacceptable", à l'occasion d'entretiens avec le président Vladimir Poutine. Ce dernier a assuré en retour que la Russie, principale alliée du régime Assad, allait "tout faire" pour soutenir ses efforts en vue d'une sortie de crise.

Moscou bloque en effet toute résolution à l'ONU condamnant la répression. A New York, les négociations sur le renouvellement du mandat des observateurs en Syrie sont dans l'impasse, les Occidentaux insistant pour assortir la résolution d'une menace de sanctions et Moscou menaçant d'y opposer dans ce cas son veto.