L’extrême-droite confortée aux Pays-Bas

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A trois mois des législatives, le Parti de la liberté (PVV) a brillé lors de scrutins municipaux.

Sept mois après son triomphe aux élections européennes, où il avait pris la deuxième place nationale avec près de 17% des voix, le Parti pour la liberté (PVV) a confirmé jeudi sa montée en puissance au Pays-Bas. La formation dirigée par le sulfureux Geert Wilders, dont le credo est la lutte contre l’islamisation, est en effet arrivé en tête jeudi aux élections municipales à Almere et en deuxième position à La Haye, la capitale administrative du pays. "Ce qui est possible à La Haye et Almere est possible dans tout le pays. C'est un tremplin pour notre victoire", s’est félicité le leader populiste.

Le précédent Pim Fortuyn

Geert Wilders a désormais dans sa ligne de mire les élections législatives anticipées du 9 juin prochain. Le Parti de la liberté devance ou talonne dans les sondages le CDA, principal parti de la coalition de centre-gauche qui avait démissionné le 20 février, victime de ses dissensions sur une éventuelle prolongation de la mission des Pays-Bas en Afghanistan, souhaitée par l'Otan. C’est donc ni plus ni moins la première place que le parti d’extrême-droite – qui se défend de cette appellation – visera.

Cela serait alors une consécration pour l’extrême droite au Pays-Bas. Et l’issue d’une lente mais sensible progression lors des années 2000. S’appuyant sur une large frange anti-islamique du pays, c’est d’abord Pim Fortuyn qui, en 2002, défraie la chronique. Après une sécession avec le parti libéral, il crée son parti, sobrement nommé Liste Pim Fortuyn (LPF), en vue des élections générales, et axe sa campagne sur la lutte contre l’immigration non-européenne. Il est assassiné le 6 mai 2002 par un écologiste radical. Neuf jours plus tard, la LPF obtient 26 des 150 sièges de l’Assemblée.

Le Coran comparé à Mein Kampf

Dès lors, l’extrême-droite, même privé de son leader charismatique, ne cessera de progresser. Des personnages publics, comme Theo Van Gogh diffuseront les thèses anti-islamiques. Le réalisateur est sauvagement assassiné à son tour le 2 novembre 2004. C’est alors que Geert Wilders reprend le flambeau de la lutte contre l’islamisation des Pays-Bas, alors que la LPF vivote puis finit par disparaître. En 2006, il créé le Parti de la liberté, qui obtient 6% des voix aux élections législatives la même année.

Puis, de déclarations fracassantes -quand il compare le Coran au Mein Kampf d’Hitler- en oeuvres controversées -comme son film Fitna- Geert Wilders gagne en notoriété et en popularité. En juin 2009, il surfe sur la vague eurosceptique pour finir à la deuxième place des élections européennes. Désormais, Geert Wilders, qui n’a jamais caché ses ambitions, rêve ouvertement du poste de premier ministre.