L'Italie victime d'une marée noire

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le sabotage d’une ex-raffinerie a pollué le Pô. Une catastrophe sans précédent.

L’Italie a été frappée dans la nuit de mardi à mercredi par une marée noire sans précédent. Mais cette catastrophe écologique ne concerne cette fois pas les côtés transalpines, mais l’intérieur même des terres.

Suite à un sabotage d’une ex-raffinerie près de Monza, au nord de Milan, une très importante quantité de pétrole s’est déversée dans le Lambro, un affluent du Pô. Quelques heures plus tard, malgré les efforts des autorités, la nappe d’hydrocarbure a atteint le plus grand fleuve d’Italie.

Les quelque 6 millions de litres de pétrole et d'huile qui se sont échappés poursuivent leur lente descente vers la mer. Ils ont déjà parcouru plusieurs kilomètres et pourraient atteindre l'Adriatique d'ici 48 heures.

Le bilan écologique est d'ores et déjà lourd : le long du Lambro, des dizaines d'oiseaux morts, notamment des canards englués de pétrole, ont été retrouvés. A Calendasco, un village situé près du confluent, l'odeur âcre du pétrole était perceptible dans l'air. Une alerte a été lancée pour cinq jours. Il est conseillé à la population locale de ne pas utiliser l’eau courante.

Du "terrorisme environnemental"

"C'est un vrai acte de terrorisme environnemental", a lancé le président de la province de Monza Dario Allevi. Il a qualifié de "gravissime" le comportement de la société dont le carburant a été déversé dans l'eau. Cette dernière aurait refusé de faire entrer sur son site pendant des heures des techniciens qui voulaient tenter d'arrêter la fuite de pétrole.

Legambiente, la principale association italienne de défense de l'environnement, a qualifié cette catastrophe de "désastre écologique sans précédent pour l'écosystème du Lambro, qui en payera les conséquences pendant longtemps". Le bassin du Lambro était déjà une des régions les plus polluées d'Italie.