Karachi : Léotard met en cause Chirac

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L'ex-ministre de la Défense François Léotard estime que l'attentat de Karachi où ont péri en 2002 onze Français travaillant à la construction de sous-marins est une vengeance pour l'arrêt de certains paiements et pour une vente d'armes française à l'Inde. Il s'exprime dans une tribune publiée dimanche par le site Rue89, à la veille de son audition par un juge d'instruction dans cette enquête judiciaire qui trouble la droite et l'Elysée en réveillant d'anciennes querelles et affaires de corruption politique. "Je ne sais pas si toute vérité est bonne à dire, c'est peu probable, mais en voici quelques-unes dont il va être difficile de se passer", écrit l'ancien ministre de la Défense. Selon lui, l'attentat-suicide commis à la sortie d'un hôtel par un kamikaze, "a été directement provoqué par deux éléments qui se sont conjugués": l'arrêt du paiement de certaines commissions convenues en marge du contrat pakistanais sur lequel travaillait les victimes et la vente parallèle de sous-marins à l'Inde. Il ne dit pas de quelle manière les deux éléments se seraient combinés pour parvenir à l'attentat, mais met en cause Jacques Chirac, qui a fait arrêter après l'élection de 1995 les paiements au réseau Takieddinine. "L'arrêt des commissions a été une décision prise, avec une grande légèreté par le président de la République M. Chirac, et exécutée avec la même légèreté par MM. Villepin (ndlr, alors secrétaire général de l'Elysée) et Millon (ministre de la Défense)", écrit-il.