Juppé : "Damas nous doit une réponse"

La France tient Damas pour responsable de la sécurité des ressortissants français sur son territoire.
La France tient Damas pour responsable de la sécurité des ressortissants français sur son territoire. © Maxppp
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avec agences , modifié à
Paris tient la Syrie pour "responsable" de la mort des deux journalistes à Homs.

Alors que le quotidien anglais The Telegraph laisse entendre que les deux journalistes occidentaux tués mercredi en Syrie auraient été délibérément visés par le régime syrien, le ton monte entre Paris et Damas. Quelques heures après la mort de deux journalistes à Homs, ville rebelle syrienne, Alain Juppé a déclaré que la France "tient les autorités syriennes responsables et comptables de la mort des journalistes".

"Damas nous doit une réponse", a exigé le ministre des Affaires étrangères dans une déclaration à la presse à propos de la mort du photographe français Rémi Ochlik et de la journaliste américaine Marie Colvin.

"Un accès sécurisé pour porter secours aux victimes"

Alain Juppé a de nouveau réclamé "un accès sécurisé et médicalisé pour porter secours aux victimes avec le soutien du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)" alors que trois ou quatre autres journalistes étrangers ont été blessés, selon un militant anti-régime. Parmi eux la Française Edith Bouvier reporter au Figaro, a indiqué le quotidien français.

"Les blessés sont tous dans des états très difficiles et dans des conditions très préoccupantes", a indiqué Alain Juppé, sans en préciser le nombre, ajoutant, "jusqu'ici la réponse de Damas à cet appel pour récupérer les morts et les blessés "n'a pas été satisfaisante".

L'Américaine Marie Colvin, 56 ans, grand reporter pour l'hebdomadaire britannique Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, 28 ans, photographe à l'agence IP3 Press, ont péri dans le quartier de Baba Amr, le plus touché par le pilonnage de Homs depuis le 4 février. Ces deux reporters ont été tués dans le bombardement d'un appartement transformé en "centre de presse" par les journalistes, ont précisé des militants syriens.

La communauté internationale s'émeut

Le ministère britannique des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué mercredi l'ambassadeur syrien à Londres, Sami Khiyami, pour lui faire part de son "horreur" face aux violences dans la ville de Homs. Selon le Foreign Office, la discussion a porté sur la mort des deux journalistes.

Par ailleurs, la Maison-Blanche, a présenté mercredi ses condoléances aux proches des deux journalistes étrangers tués, affirmant que "ces morts tragiques" rappellent les risques pris "pour rapporter la vérité" des faits sur le terrain.

L'Union européenne a de son côté condamné "dans les termes les plus fermes" les "crimes" que représentent les décès de deux journalistes européens en Syrie."L'escalade de la violence dans le pays doit cesser immédiatement", a déclaré la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Selon elle,"les autorités syriennes doivent permettre un accès total et sans condition aux employés des organisations humanitaires pour l'acheminement de l'aide humanitaire".