James Murdoch sur la sellette

Le fils de Rupert Murdoch a été entendu mardi par la commission parlementaire des médias à Londres.
Le fils de Rupert Murdoch a été entendu mardi par la commission parlementaire des médias à Londres. © REUTERS
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Il est accusé d’avoir menti à la commission parlementaire sur les écoutes de News of the World.

Était-il au courant des écoutes ? James Murdoch, fils de Rupert Murdoch et numéro 3 de son empire, a affirmé mardi devant les députés britanniques n’avoir jamais eu connaissance d’un e-mail prouvant que les écoutes étaient une pratique courante au sein du tabloïd News of the World. Mais deux anciens cadres du journal ont contredit jeudi soir cette version des faits.

Colin Myler, ancien rédacteur, accusé de s’être livré à des écoutes, et Tom Crone, ex-directeur des affaires juridiques de News International, ont en effet publié un communiqué soulignant que "les souvenirs de James Murdoch (…) sont erronés". Ils assurent avoir parlé à James Murdoch d'un e-mail très gênant prouvant que le tabloïd se livrait bien aux écoutes téléphoniques illégales.

Un message compromettant qui aurait poussé News of the World à accepter un arrangement à l'amiable avec le président de l'Association des footballeurs professionnels britannique, écrit le Guardian. Gordon Taylor, qui menaçait de porter plainte pour piratage de sa messagerie, a ainsi reçu 700.000 livres (environ 791.800 euros) du tabloïd, qui n'avait pas intérêt à voir ce document se retrouver entre les mains de la justice.

Un élément crucial

Le message date de 2005 et contient la retranscription par écrit de messages piratés sur le répondeur de Gordon Taylor, précise le Telegraph. Une preuve qui est, selon John Wittingdale, le président de la commission du Parlement, l’un des éléments les plus "cruciaux" de l’affaire.

Car il pourrait bien faire s’écrouler la défense de James Murdoch, et de News International, qui soutient depuis le début que les écoutes illégales sont le fait d’un journaliste isolé et non une pratique répandue au sein de la rédaction. John Wittingdale a donné une semaine à James Murdoch pour s’expliquer.

Ce nouvel élément ne risque pas d’arranger les affaires de News International : jeudi, une commission a demandé aux avocats du groupe de s’expliquer sur leur rôle dans l’évaluation de centaines d’e-mails de News of the World, qui pourraient éventuellement constituer des preuves dans le dossier.