JO : une cérémonie rock et royale

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Danny Boyle a fait souffler un vent de nouveauté sur la cérémonie d'ouverture.

Très attendue, la cérémonie d'ouverture des Jeux de Londres, mise en scène par Danny Boyle, n'a pas déçu. Voici pourquoi en cinq points.

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Décalage. Plus d'une heure avant le coup d'envoi officiel de la cérémonie, tout était déjà en place sur la pelouse du stade olympique : moutons, oies, campagnards et campagnardes avaient pris place pour rendre hommage à l'Angleterre originelle et rurale. Puis, de ce paysage bucolique et lumineux ont émergé à la nuit tombée de grandes cheminées, symboles de la révolution industrielle. De ce chaos, s'élevèrent cinq grands anneaux en fer forgé qui allaient former le symbole de l'olympisme. Aux côtés des "gueules noires" et des poètes, on vit également des figurants échapper du "Yellow Submarine" des Beatles. Dès la première demi-heure de la cérémonie, le ton était donné : décalé.

Le tableau "Pandemonium" a conquis les spectateurs :

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Délirant. Le poisson d'avril n'en était pas un. Au printemps dernier, la presse britannique s'était fait l'écho de la participation de la Reine à un mini-film dans lequel figurerait également Daniel Craig, l'actuel James Bond. Et, bien, on l'a eu, ce petit film. Boyle a mis en images la rencontre de l'icône du cinéma d'espionnage et du premier personnage de l'Etat britannique comme un épisode de la série des "Austin Powers". Hilarant. Ce fut également le cas de la participation de Rowan Atkinson, alias Mr Bean, dans une réinterprétation toute personnelle du thème oscarisé de Vangelis pour Les Chariots de feu, classique du cinéma britannique. Ou comment lier une référence incontournable du sport à l'incarnation ultime de l'humour britannique. Joli.

James Bond escorte la Reine jusqu'au stade :

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Décibels. La teneur a été donnée d'entrée lors du clip d'introduction puis avec la présence de Bradley Wiggins pour sonner la cloche : la cérémonie allait être rock. Il y a eu d'abord cet hommage osé, sous les yeux de la Reine, au rock britannique, avec le "Pretty Vacant" des Sex Pistols et le "Firestarter" de The Prodigy, deux groupes pas forcément connus pour leurs accointances avec les valeurs de la monarchie. Boyle est même allé jusqu'à diffuser un extrait du "God save the Queen" des Pistols avant l'arrivée de la Reine... A l'issue du défilé des athlètes, les Artic Monkeys ont "branché les guitares" avec un musclé "I bet you look good on the dancefloor" et une reprise aérienne du "Come together" des Beatles. Et c'est à Sir Paul McCartney en personne qu'est revenu l'honneur de boucler la soirée avec l'hymne "Hey Jude".

Sir Paul McCartney interprète "Hey Jude" en fin de cérémonie :

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Défilé. Référence obligée de la cérémonie, le défilé des athlètes a échappé à l'esprit tordu de Boyle. Mais, si on a pu légitimement trouver le temps un peu long (et la Reine l'a trouvé, voir la vidéo ci-dessous), l'alternace de petits pays et de grandes stars est toujours un régal. La Grèce a ouvert la marche, Novak Djokovic (Serbie) ou Maria Sharapova (Russie) étaient radieux, le Jamaïquain Usain Bolt, look impeccable, s'est permis un pas de danse comme à l'arrivée d'un 100 m. Et le sourire de notre Laura Flessel nationale trahissait le bonheur des athlètes de se retrouver tous ensemble. On a également vu Tony Parker se prêter de bonne grâce à l'exercice de la photo souvenir avec des athlètes étrangers. La bonne ambiance, en résumé.

La Reine s'ennuie pendant le passage des Britanniques :

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Déférence. Pour conclure la cérémonie, Boyle et le comité d'organisation ont pris tout le monde à contre-pied. L'ancien athlète Roger Bannister, âgé de 83 ans, était le favori pour être le dernier relayeur. Mais ce sont finalement sept jeunes athlètes britanniques inconnus qui ont enflammé un calice de 205 pétales en cuivre qui s'est refermé pour ne former plus qu'une seule flamme au cœur du stade. Différence mais aussi déférence. Car les héros du sport britannique n'ont pas été oubliés. Les anciens médaillés depuis 1948 étaient là et ce sont deux icônes du sport outre-Manche qui ont été les deux derniers relayeurs hors du stade : le footballeur David Beckham et l'ancien rameur Steven Redgrave, cinq titres olympiques au compteur. Ou comment concilier sport et business, tradition et modernité, passé et avenir.

Redgrave arrive dans le stade avec la torche :