Iran : l'ambassadeur anglais raconte l'attaque

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avec AFP

"On les entendait essayer de défoncer les portes juste en-dessous": l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Téhéran Dominick Chilcott a raconté vendredi comment, enfermé au dernier étage de la chancellerie, il avait vécu l'attaque mardi de l'ambassade par des manifestants. Il a également accusé le régime iranien d'avoir donné son "accord" et son "soutien" à cette attaque, qui a entraîné en réponse la fermeture de l'ambassade de Grande-Bretagne et l'expulsion vendredi de tous les diplomates iraniens de Londres.

Les manifestants iraniens, qui mettaient à sac les locaux de la chancellerie, "n'arrivaient pas à accéder à la partie des bâtiments dans lesquels nous nous trouvions", a expliqué l'ambassadeur à plusieurs médias britanniques. Mais "à un moment, ils sont rentrés dans un bureau et ont mis le feu (...) ce qui nous a obligés à sortir", a-t-il poursuivi, expliquant que "par chance", la foule avait alors quitté les lieux pour se diriger vers la résidence du personnel de l'ambassade. Escortés par des policiers, les diplomates britanniques ont alors été conduits vers un autre bâtiment à l'écart. "Nous étions assis dans le noir et nous entendions les assaillants autour de nous. Nous n'avions aucune idée de la façon dont tout cela allait finir", a-t-il dit.

L'ambassadeur a enfoncé le clou. "L'Iran n'est pas le genre de pays où des manifestants se rassemblent spontanément avant d'aller attaquer une ambassade étrangère. Ce genre d'action n'est menée qu'avec l'accord et le soutien de l'Etat", a-t-il accusé. Dominick Chilcott a ajouté qu'il ne s'attendait pas à une reprise de relations diplomatiques normales avec l'Iran dans l'immédiat. Il a aussi jugé que ceux qui avaient fomenté cette attaque n'avaient pas prévu la réponse de Londres.