Gabon : Sarkozy évoque des "sifflets adressées aux médias"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
"On ne veut plus de vous, partez !" ont lancé une cinquantaine de personnes mardi à l'adresse de Nicolas Sarkozy. Le président minimise l'incident.

Le président français Nicolas Sarkozy a été hué par plusieurs dizaines de Gabonais à son arrivée au palais présidentiel de Libreville pour assister aux obsèques du chef de l'Etat gabonais Omar Bongo Ondimba. Une cinquantaine de personnes ont même pris verbalement à partie Nicolas Sarkozy, lui lançant : "On ne veut plus de vous, partez !"

Selon le récit de l'envoyé spécial d'Europe 1, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy sont arrivés au palais présidentiel dans la même voiture. Jacques Chirac, sorti le premier de la voiture, par la portière gauche, est accueilli par quelques applaudissements timides, dont Nicolas Sarkozy, sorti quelques instants plus tard par la portière droite, n'a pas bénéficié. Pour l'actuel président, ce sont des cris et des sifflets qui sont au rendez-vous :

Le comité d'accueil était composé d'une quinzaine jeunes du PDG, le parti présidentiel gabonais, dont certains étaient éméchés, selon l'envoyé spécial d'Europe 1. "La France est ingrate. Bois, pétrole, manganèse, on vous a tout donné. La France, si elle est ce qu'elle est, c'est grâce au Gabon, on ne veut plus de tout ça", a expliqué, sous couvert de l'anonymat, un de ceux qui s'en sont pris à Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy, après la cérémonie, a cherché a minimisé l'incident, affirmant que cris et sifflets étaient "plutôt adressées aux médias", en référence aux imprécisions qui ont entouré l'annonce du décès d'Omar Bongo."Les gens sont assez remontés [...]. Vous savez les dégâts qu'a fait l'annonce prématurée du décès et un certain nombre de commentaires", a soutenu le président.

Le président français a modérément apprécié l'accueil qui lui a été réservé. Il a décidé d'écourter sa visite à Libreville. Une fois la cérémonie religieuse terminée, il reprendra son avion sans assister au défilé militaire comme il était initialement prévu.

Omar Bongo Ondimba, dont le décès a été officiellement annoncé le 8 juin après 41 ans passés à la tête du Gabon, était considéré comme le dernier "dinosaure" de la "Françafrique", cette relation ambiguë entre Paris et ses ex-colonies.