GB : les scénarios possibles

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avec Amandine Alexandre , modifié à
Alors qu’aucune majorité n’est sortie des urnes, une période d’incertitude s’ouvre outre-Manche.

Ce n’était pas arrivé depuis 1974. La Grande-Bretagne se réveille vendredi matin avec un Parlement suspendu ou "hung parliament". Aucune majorité ne se dégage à l’issue des élections législatives organisées jeudi. Plusieurs scénarios sont désormais possibles et les négociations ne font que commencer.

Les résultats bruts. La majorité au Parlement britannique est fixée à 326 sièges. Selon les résultats définitifs, les conservateurs de David Cameron ont obtenu 306 élus, contre 258 pour le Parti travailliste du Premier ministre sortant Gordon Brown et 57 pour les Libéraux-démocrates de Nick Clegg. Sans majorité absolue, David Cameron ne peut pas faire directement son entrée au 10, Downing Street.

Gordon Brown en première ligne. La Grande-Bretagne n’a pas de Constitution à proprement parler, comme la France. Mais l’usage veut qu'en l'absence de majorité absolue, le Premier ministre sortant reste en place pour tenter de former un gouvernement.

"Il est de mon devoir de Premier ministre de prendre toutes les mesures pour faire en sorte que la Grande-Bretagne ait à sa tête un gouvernement fort, stable, qui s'appuie sur des principes", a-t-il dit vendredi matin dans sa première déclaration publique.

Les alliances possibles. Gordon Brown devrait en priorité se tourner vers les Libéraux-démocrates. L’idée avait été évoquée avant le vote. Mais Nick Clegg, qui avait prévenu qu’il ne voudrait pas travailler avec le Premier ministre sortant en personne, a fait un appel du pied remarqué vendredi matin en direction des conservateurs, affirmant : "les Tories ont la priorité pour former un gouvernement".

Autre problème : les Libéraux-démocrates ont obtenu un score "décevant", de l’aveu même de Nick Clegg. Conséquence : les scores des deux partis ajoutés ne constituent toujours pas une majorité absolue.

Et en cas d’échec ? S’il échoue à former une majorité, Gordon Brown peut démissionner. La reine Elizabeth II entre alors en scène et désigne la personne la plus susceptible de réussir à créer un gouvernement.

Le conservateur David Cameron aura alors la main et pourra tenter à son tour de former une coalition. Il peut essayer de s’appuyer à son tour sur les Libéraux-démocrates et au-delà sur de plus petits partis, notamment des partis régionalistes en Irlande du Nord et en Écosse. Une coalition par nature hétéroclite. David Cameron peut aussi essayer de former un gouvernement dont il saura qu’il est minoritaire.

Les tractations pourraient prendre plusieurs semaines. Dans tous les cas de figure, un gouvernement fragilisé pourrait constituer un handicap lourd pour la Grande-Bretagne, en pleine crise économique.

Le calendrier. Le nouveau parlement siègera pour la première fois le 18 mai pour l'élection de son président et la prestation de serment de ses membres. Le "discours de la reine", qui établit les priorités du nouveau gouvernement, est prévu le 25 mai. L'organisation de nouvelles élections reste une possibilité. Mais en dernier recours.