Espagne : les Catalans acceptent la décision de Madrid

Les indépendantistes catalans ont manifesté en masse il y a quelques semaines, à Barcelone
Les indépendantistes catalans ont manifesté en masse il y a quelques semaines, à Barcelone © Reuters
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avec AFP , modifié à
Le tribunal constitutionnel de Madrid a suspendu, sans surprise, la tenue d'un référendum sur l'indépendance. Le gouvernement catalan a accepté la décision.

L'INFO. La décision n'est pas une surprise, mais elle marque un nouveau coup dur pour les indépendantistes catalans. La justice espagnole a suspendu lundi le référendum sur l'indépendance de la Catalogne, après un recours déposé par Madrid. De manière inattendue, les nationalistes au pouvoir dans la région ont annoncé accepter la décision, tout en affirmant sa "détermination" à remplir ses engagements.

Lundi, le gouvernement central de Madrid a pris à partie le Tribunal constitutionnel. Ce dernier a statué en quelques heures seulement. Le président de la région Artur Mas dénonçait "la vitesse supersonique" de la justice constitutionnelle. "Ils ont franchi le mur du son, ils n'ont pas attendu un seul jour", avait-il ironisé avant de connaître la décision. Le Premier ministre espagnol Mariono Rajoy a accusé la Catalogne d'attenter à "la souveraineté" de l'Espagne.

Mais le porte-parole du gouvernement catalan, Francesco Homs, a déclaré être "dans un contexte dans lequel rien n'est terminé. Il y a une procédure par-dessus laquelle on ne peut pas passer", tout en réaffirmant que la "volonté [du gouvernement de Barcelone] est de continuer", "en conformité avec le droit".

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Une suspension avant la véritable décision. Le référendum sur l'indépendance de la Catalogne doit se tenir le 9 novembre, mais le Tribunal constitutionnel a décidé de le suspendre pour se laisser le temps de statuer sur le fond de l'affaire. La décision sera connue dans cinq mois maximum. Selon Mariano Rajoy, ce vote "va à l'encontre de la loi" et "dépasse le cadre de la démocratie, visite les Catalans, les éloigne de l'Europe et du reste de l'Espagne".

L'exemple écossais. Dans un premier temps, le chef du gouvernement catalan, Artur Mas, avait pourtant déclaré que "le processus ne s'achève pas avec une décision du Tribunal constitutionnel". Pour lui, une victoire du oui ne conduirait pas automatiquement à la sécession de la Catalogne : "Convoquer la consultation ne revient pas à déclarer l'indépendance, il s'agit de savoir ce que pensent les Catalans".

Le gouvernement catalan ne cesse de demander l'organisation d'un vote à Madrid. Ils prennent désormais le référendum écossais en ultime exemple démocratique, même si les Ecossais ont finalement rejeté l'indépendance.

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