Elle veut prouver qu’elle est la fille d’Albert II

Delphine Boël porte le nom de son père légal, Jacques Boël, issu d'une famille de riches industriels anoblis, qui l’a récemment déshérité.
Delphine Boël porte le nom de son père légal, Jacques Boël, issu d'une famille de riches industriels anoblis, qui l’a récemment déshérité. © Max PPP
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
FAMILLE ROYALE - Delphine Boël a saisi la justice belge pour faire établir, grâce à un test ADN, son lien de parenté.

L’INFO. Coûte que coûte, elle veut prouver qu’elle a bien du sang royal dans les veines. Delphine Boël, "fille naturelle" présumée du roi des Belges Albert II, réclame devant la justice belge d'être reconnue comme le quatrième enfant du souverain de 79 ans, a indiqué lundi le Palais royal. Pour cela, l'artiste plasticienne de 45 ans a cité à comparaître devant le tribunal de première instance de Bruxelles le roi Albert II, son fils, le prince héritier Philippe et sa fille, la princesse Astrid. Seul Laurent, le second fils du roi n'est pas cité.

"On peut deviner l'objet de cette démarche", a déclaré le porte-parole de la royauté, expliquant que le Palais "ne se prononçait pas" sur une action "relevant de la vie privée" de la famille royale et "dans les mains de la justice".

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Un test ADN. La chaîne de télévision publique RTBF a révélé lundi que Delphine Boël, dont la ressemblance physique avec Albert II est frappante, avait saisi la justice pour faire établir, grâce à un test ADN, son lien de parenté avec le prince héritier Philippe, et donc indirectement avec le roi. Etant donné que selon les juristes, le roi ne peut pas être directement cité grâce à son immunité totale garantie par la Constitution. La jeune fille espère soumettre Philippe, l'héritier du trône, à une telle analyse. La citation mentionne également la princesse Astrid, la fille du couple royal. Une audience est prévue au tribunal de Bruxelles le 25 juin, selon l'agence de presse belge Belga.

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Qui est Delphine Boël ? Elle porte le nom de son père légal, Jacques Boël, issu d'une famille de riches industriels anoblis, qui l’a récemment déshérité. Sa mère est la baronne, Sybille de Selys Longchamps avec qui, selon une biographie retentissante parue en 1999, le futur souverain, alors prince de Liège, a entretenu une longue liaison dans les années 1960, d'où serait née Delphine.

Après la publication du livre, Albert II avait reconnu à demi-mot l'existence de cette fille naturelle, en évoquant, lors de son discours de Noël cette année-là, "la crise" que son "couple a traversée il y a plus de 30 ans". Mais Albert II n'a jamais reconnu officiellement Delphine Boël comme étant son quatrième enfant et la jeune femme n'a jamais été associée aux activités de la famille royale, dont elle n'est officiellement pas membre.

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Un très long silence et un livre. Cette démarche, Delphine Boël l’a entamée depuis 2004, explique Le Monde. En mars dernier, elle s’était déjà épanchée dans la presse. Elle disait ne pas comprendre le long silence de son père qui refuse d’évoquer cette paternité. "Je pense que la situation serait beaucoup plus facile si mon père et moi nous voyions tout à fait normalement. Je suis totalement écœurée, mais je pense que le sang peut faire des miracles", avait-elle affirmé. Elle racontait que certaines personnes lui avaient conseillé "de se taire" mais elle ne supportait plus "l’injustice et l’hypocrisie".

En 2008, elle prend la plume et raconte dans un livre Couper le cordon sa souffrance. Elle affirme qu’un jour, le roi l’aurait averti : "Tu ne dois plus jamais m'appeler. Je ne veux plus entre parler de cette histoire, et d'ailleurs, tu n'es pas ma fille !" Pour Delphine Boël, reconnaître cette paternité n’a pour objectif de récupérer de l’argent ou une renommée. Elle est simplement "prisonnière d'un combat" qui "l'énerve et la dégoûte".