Elle veut donner son utérus à sa fille

"Il s'agit du seul espoir pour ma fille d'avoir un bébé normalement" explique Eva Ottosson
"Il s'agit du seul espoir pour ma fille d'avoir un bébé normalement" explique Eva Ottosson © Capture BBC
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A.H , modifié à
Cette greffe annoncée pour le printemps 2012 en Suède pourrait être la première du genre.

C’est une opération exceptionnelle qui se prépare. Une Suédoise de 56 ans, Eva Ottosson, s’apprête à donner son utérus à sa fille de 25 ans, Sara, privée d’organes reproducteurs par une maladie, raconte la BBC. L’opération est prévue en Suède au printemps 2012.

"Ma fille et moi-même considérons ce sujet de façon rationnelle", a déclaré à la BBC Eva Ottosson, installée depuis trois ans en Angleterre. "Un utérus est un organe comme un autre, comme un rein. Elle en a besoin, j'en ai un, je n'en ai plus besoin et je ne vois aucun problème d'éthique à lui donner le mien."

"Il s'agit du seul espoir pour ma fille d'avoir un bébé normalement, et si cela ne marche pas, elle adoptera un enfant", conclut-elle. Regardez son interview sur le site de la BBC.

Sara souffre du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH). Cette maladie, qui la rend stérile, affecte une personne sur 5.000. Si l’opération est un succès, la jeune enseignante pourra bénéficier d'une insémination artificielle avec un embryon créé à partir de ses ovules et du sperme de son compagnon.

Elle porterait ainsi son enfant dans l’utérus qui l’a elle-même portée. Sara devra néanmoins subir une césarienne et l'utérus de sa mère lui serait retiré au bout de deux à trois ans, afin d’éviter tout risque de complications.

Une vaine tentative en 2000

Une première tentative avait eu lieu en Arabie Saoudite en 2000. En vain. Les deux femmes n’ayant aucun lien de parenté, la transplantation s’était soldée par un échec. L’utérus avait dû été retiré après 99 jours en raison de complications.

Mais, dans le cas d'une mère donnant son utérus à sa fille, "il ne peut y avoir que des avantages car elles ont des tissus plus similaires et il y a donc moins de risques de rejet", explique le docteur Bränström, chef de l'équipe internationale de recherche basée à Göteborg. Son équipe effectue des recherches sur la transplantation d'utérus à l'hôpital universitaire Sahlgrenska de Göteborg depuis dix ans et a déjà effectué l'opération sur des animaux.

Une dizaine de candidates à la transplantation subiraient actuellement une batterie de tests physiques et psychologiques.