Des affrontements meurtriers en Egypte

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avec agences , modifié à
Le dernier bilan fait état de 3 morts, dont un militaire, et de plusieurs centaines de blessés.

Un vendredi de la colère dans les rues du Caire. De nouveaux affrontements entre manifestants hostiles au pouvoir militaire et soldats des forces anti-émeutes ont éclaté dans la capitale égyptienne, à quelques semaines de la présidentielle. Le bilan est lourd : trois personnes ont été tuées, dont un militaire, et au moins 130 autres blessées.

Les manifestants réclament le départ du maréchal Hussein Tantaoui, président du Conseil suprême des forces armées, au pouvoir depuis l'éviction d'Hosni Moubarak, en février 2011. "Tantaoui, bonjour, voici ton dernier jour!", a scandé la foule. "Maréchal, dégage, le peuple est dangereux!" 

Affrontements près du ministère de la Défense

Les affrontements ont eu lieu dans le quartier d'Abbassiya, près du ministère de la Défense. Les manifestants ont échangé des jets de pierres avec les forces anti-émeutes de l'armée, qui ont aussi utilisé un canon à eau, des gaz lacrymogènes et chargé la foule à plusieurs reprises. Les affrontements se sont transformés en courses-poursuites avec des véhicules militaires dans de nombreuses rues du quartier d'Abbassiya, à proximité du ministère, où des tirs nourris ont été entendus au milieu de scènes de chaos. Les services de sécurité ont assuré qu'il s'agissait de tirs de semonce pour tenter de disperser la foule.

La présidentielle en ligne de mire

Malgré une relative accalmie en fin d'après-midi, les affrontements ont repris en intensité en début de soirée. Un couvre-feu devait d'ailleurs être imposé dans la soirée. L'armée égyptienne a par ailleurs arrêté 170 personnes.

La tension ne cesse en fait de monter à l'approche de l'élection présidentielle. La campagne pour ce scrutin, dont le premier tour aura lieu les 23 et 24 mai, s'est déroulée sur fond de divergences au sujet de la nouvelle Constitution et de doutes quant aux intentions des militaires au pouvoir. Le Conseil suprême des forces armées s'est engagé à céder la place à une administration civile à l'issue de la présidentielle, mais une partie de l'opinion soupçonne les généraux de vouloir continuer à tirer les ficelles en coulisse.