DSK : pas de "problème avec les femmes"

Dominique Strauss-Kahn est revenu mardi, interrogé par CNN depuis Paris, sur le moment "terrible", il y a deux ans à New York, où il a été présenté, menotté, devant les caméras alors qu'il "ne comprenait pas ce qui se passait et pourquoi j'étais là".
Dominique Strauss-Kahn est revenu mardi, interrogé par CNN depuis Paris, sur le moment "terrible", il y a deux ans à New York, où il a été présenté, menotté, devant les caméras alors qu'il "ne comprenait pas ce qui se passait et pourquoi j'étais là". © Capture CNN
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
VIDEO - L'ex-patron du FMI a livré, sur la chaîne CNN, son ressenti après l'affaire du Sofitel.

L'INFO. Cette image a fait le tour du monde : le patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, menotté, quittant le commissariat new yorkais où il venait de passer plus de 48 heures après son arrestation pour une accusation de viol par, Nafissatou Diallo, une femme de chambre guinéenne. C'était le 14 mai 2011.

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Pour la première fois, DSK a livré mardi à Paris son ressenti personnel à la chaîne américaine CNN, répondant aux questions de Richard Quest dans la langue de Shakespeare. Un moment "terrible" où il a été présenté devant les caméras alors qu'il "ne comprenait pas ce qui se passait et pourquoi j'étais là", assure-t-il dans cette interview à la chaîne américaine qui sera diffusée en intégralité mercredi. "J'étais en colère (...) Je comprenais juste qu'il se passait quelque chose que je ne comprenais pas", a assuré Dominique Strauss-Kahn en évoquant ce rituel aux Etats-Unis, où une personne qui vient d'être arrêtée est présentée aux caméras et appareils photo des journalistes.

L'intégralité de l'interview :

"C'est n'est pas juste". Pour DSK, la présomption d'innocence n'a pas été respectée. "C'est une chose terrible, vraiment. Le problème, c'est que c'est un moment où dans la société américaine et européenne, vous êtes présumé innocent, vous êtes présumé innocent jusqu'à ce que vous soyez jugé coupable", a déploré Dominique Strauss-Kahn. "On vous montre à tout le monde comme si vous étiez un criminel, à un moment où personne ne sait si c'est vrai ou pas. Vous êtes peut-être un criminel, peut-être pas. La preuve vient après. Ce n'est pas juste de mettre les gens dans cette position devant le reste du monde quand on ne sait pas ce qu'ils ont fait", a-t-il poursuivi.

DSK CNN 930

© Capture CNN

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Par la suite, DSK, qui avait dû démissionner après ces accusations de viol de son poste de directeur général du FMI, avait également dû renoncer à ses ambitions présidentielles en France pour le scrutin de 2012. Les poursuites pénales avaient été ensuite abandonnées par le parquet de New York, qui avait remis en cause la crédibilité de la femme de chambre. Un accord financier confidentiel, conclu en décembre dernier entre l'ex-patron du FMI et son accusatrice, a réglé l'affaire au civil.

"Quelque chose est arrivé qui relevait de la vie privée et je pense toujours que ce qui s'est passé dans cette chambre d'hôtel relève de la vie privée, à moins qu'un procureur vous dise que vous allez être inculpé pour avoir fait quelque chose et qu'il en ait les preuves", a-t-il expliqué. "Mais quand le procureur vous dit 'OK, finalement, nous n'avons pas de quoi vous inculper', cela veut dire que c'est une affaire privée, et personne n'a rien à dire là-dessus", a poursuivi Dominique Strauss-Kahn.

"Je ne pense pas que j'ai un problème avec les femmes". "J'ai fait l'erreur de croire que je pouvais mener une vie publique, en faisant ce que j'avais à faire en public, et en ayant une vie privée", a souligné l'ex-patron du FMI, dont "l'erreur a sans doute été de croire que l'on peut avoir ces deux choses, sans connexions entre elles". Interrogé sur son attitude vis-à-vis de la gent féminine, il poursuit : "je ne pense pas avoir le moindre problème avec les femmes". Avant de concéder : "j'ai un problème pour comprendre ce qui est attendu de la part des politiques de haut niveau".

Hollande : "il fait de son mieux". Dans cette interview, Dominique Strauss-Kahn parle également  de l'Europe et du système bancaire en Europe mais également de la politique en France. Et il ne laisse pas planer de doute sur un "retour" : non, il ne veut pas "se présenter à la présidentielle". Quant à François Hollande, "la situation est difficile, il fait de son mieux." "Pour résoudre un problème ensemble, il faut être une équipe. Le problème, c'est qu'on n'a pas d'équipe européenne", tacle-t-il.

L'approche de Barnier, "pas efficace". Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur, a beau être "un homme très bon qui fait de son mieux", son approche de la crise est "inefficace", souligne DSK, pour qui l'approche anglo-saxonne est de son côté "hypocrite".