Côte d'Ivoire : un massacre perpétré à Duékoué

La ville de Duékoué, à l'ouest de la Côte d'Ivoire, est sujette à des tensions intercommunautaires depuis des années.
La ville de Duékoué, à l'ouest de la Côte d'Ivoire, est sujette à des tensions intercommunautaires depuis des années. © REUTERS
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S.H.
Le CICR annonce que 800 personnes ont été tuées le 29 mars dans l'ouest du pays.

Alors que le tumulte a atteint son comble vendredi en Côte d’Ivoire, la Croix-Rouge a transmi un chiffre qui fait froid dans le dos. En effet, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), présent dans le pays, des violences intercommunautaires auraient fait au moins 800 morts le 29 mars à Duékoué, une ville de l’ouest sous surveillance des casques bleus, tombée le même jour aux mains des forces fidèles à Alassane Ouattara.

La Croix-Rouge s'alarme

"Des délégués du CICR et des volontaires de la Croix-Rouge ivoirienne se sont rendus sur place les 31 mars et 1er avril pour s'enquérir des besoins de la population locale et recueillir les témoignages sur cet événement", introduit le CICR dans un communiqué publié vendredi soir. "Ils ont évacué 28 corps vers la morgue locale", détaille le comité.

"Cet événement est particulièrement choquant par son ampleur et sa brutalité", a commenté la responsable de la délégation du CICR en Côte d’Ivoire, Dominique Liengme. "Le CICR condamne les attaques directes visant des civils et rappelle l'obligation des parties au conflit d'assurer en toutes circonstances la protection des populations sur le territoire qu'elles contrôlent", a-t-elle ajouté.

Qui a tué ?

Pour l'heure, a noté sur Europe 1 samedi un porte-parole du CICR, Kelnor Panglungtshang, il n'est pas possible de déterminer exactement qui est responsable du massacre. "Ce sont principalement des hommes qui ont été tués", a-t-il toutefois noté.

Il a également rappelé que la ville de Duékoué, et l'ouest de la Côte d'Ivoire en général, étaient sujets aux violences intercommunautaires de longue date. En 2005 déjà, les habitants avaient été poussés à l'exil en raison de l'insécurité qui règne dans la région.

L'exode s'amplifie

Des dizaines de milliers de femmes, d'hommes et d'enfants ont fui les combats et les pillages qui se sont déroulés à Duékoué depuis lundi dernier. Au terme d'une rapide offensive vers le sud, entamée trois jours plus tôt à Duékoué et à Daloa, autre localité de la "boucle du Cacao" dans l'Ouest, les partisans d'Alassane Ouattara ont attaqué vendredi les forces fidèles à Laurent Gbagbo à Abidjan.

Le président sortant refuse de céder le pouvoir à son rival, reconnu vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre par la quasi-totalité de la communauté internationale.