Côte d’Ivoire : des sanctions envisagées

Nicolas Sarkozy et l'UE ont tancé Laurent Gbagbo, à qui il est reproché de s'accrocher au pouvoir.
Nicolas Sarkozy et l'UE ont tancé Laurent Gbagbo, à qui il est reproché de s'accrocher au pouvoir. © REUTERS
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avec agences , modifié à
La pression se resserre autour de Laurent Gbagbo, appelé à accepter la défaite à la présidentielle.

La communauté internationale a accentué sa pression sur Laurent Gbagbo vendredi.Le président sortant de Côte d'Ivoire s'accroche à son siège, alors que la victoire de son rival Alassane Ouattara est reconnue par la plupart des pays et des organismes internationaux.

C'est d'abord Nicolas Sarkozy qui a invité Laurent Gbagbo à quitter un pouvoir qu'il "usurpe" s'il ne veut pas faire l'objet de sanctions européennes. "Laurent Gbagbo et son épouse ont leur destin en main", a dit le président français lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil européen de Bruxelles. Si le président sortant ivoirien, qui refuse le verdict des urnes, ne quitte pas son poste "avant la fin de la semaine (...) ils seront inscrits immédiatement sur la liste des sanctions", a-t-il ajouté.

Le président français a été rejoint par les Etats-Unis. "Les Etats-Unis sont prêts à imposer des sanctions ciblées, individuellement en tant que pays et de concert avec nos partenaires, contre le président Gbagbo, sa famille immédiate et le cercle de ses proches s'il devait continuer à revendiquer illégitimement le pouvoir", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley. "Le temps presse."

L'UE invite l'armée à se ranger aux côtés de Ouattara

Les dirigeants des pays de l'Union européenne ont par ailleurs appelé vendredi l'armée ivoirienne à se placer sous l'autorité du "président démocratiquement élu" Alassane Ouattara. Dans une déclaration adoptée à l'issue d'un sommet à Bruxelles, ils appellent "tous les dirigeants ivoiriens, tant civils que militaires, qui ne l'ont pas encore fait, à se placer sous l'autorité du président démocratiquement élu, Alassane Ouattara".

Les chefs d'Etat et de gouvernement rappellent que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a prévenu qu'il engagerait des poursuites contre quiconque serait responsable de violences meurtrières en Côte d'Ivoire.

La Côte d’Ivoire dans l’impasse

Les deux “présidents“ qui revendiquent le pouvoir en Côte d’Ivoire depuis l’élection présidentielle continuent d’avancer leurs pions pour tenter de faire plier le camp d’en face. Ces menaces interviennent au lendemain des violences qui ont émaillé Abidjan, la capitale économique, et fait au moins 11 victimes.

Alassane Ouattara a lancé jeudi une marche pour prendre le contrôle de la télévision publique, en vain. Les pro-Gbagbo ont, eux, pris le contrôle d’un barrage permettant d'accéder au quartier général d'Alassane Ouattara, afin de limiter ses mouvements. Une nouvelle marche est prévue vendredi.