Climat : Durban joue les prolongations

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avec AFP , modifié à
Les négociations pourraient se terminer, dans la nuit, sur un échec. Comme en 2000 à la Haye.

Un accord est à "portée de main". Maite Nkoana-Mashabane, ministre sud-africaine des Affaires étrangères et présidente de la conférence de l'ONU sur le climat de Durban s'est montrée confiante samedi soir sur l'issue des discussions sur la lutte contre le réchauffement de la planète. Les débats qui devaient initialement s'achever vendredi devraient se poursuivre toute la nuit de samedi.

"Un ensemble de décisions équilibrées et crédibles" est désormais à portée de main, a-t-elle affirmé en précisant qu'il n'était "pas parfait". Mais "ne laissons pas la perfection être l'ennemi du bien.", a ajouté Maite Nkoana-Mashabane.

L'objectif de la communauté internationale est de limiter la hausse de la température de la planète à +2°C pour éviter un emballement de la machine climatique. Un projet de texte, âprement débattu toute la journée, propose notamment de s'engager vers un accord incluant tous les pays -- contrairement au protocole de Kyoto qui ne concerne que les industrialisés -- qui serait adopté en 2015. Mais la date de son entrée en vigueur et sa nature juridique restent encore discutées.

Des négociateurs divisés

Nombre de ministres, négociateurs ou militants d'ONG ont déjà quitté les lieux. Ceux qui restent s'inquiètent toutefois que le retard pris par les discussions n'empêchent finalement un accord.

Alors que certaines délégations se montraient plutôt optimistes samedi dans la journée, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, ne cachaient pas son inquiétude. "Nous sommes dans la situation la pire qui est celle d'un risque d'échec à cause d'un problème de gestion du temps. On risque l'échec par défaut de négociations, de confrontations".

Interrogée vendredi par Europe 1, NKM avait confirmé qu'elle attendait "un accord global" à la suite de ce sommet. "Il s'agit de trouver une suite au protocole de Kyoto, contre le réchauffement climatique. Mais le protocole de Kyoto regroupe trop peu de pays qui représentent trop peu d'émissions dans le monde", avait commenté la ministre de l'Écologie.

"On a besoin que tous les autres pays s'engagent, même si c'est à un niveau différent, car il y a des niveaux de développement différents dans lutte contre la hausse du réchauffement climatique", avait-elle conclu.

La Chine, l'Inde et les États-Unis bloquent

C'est justement l'impératif d'un accord commun entre tous les pays qui ralentit les négociations. La Chine, l'Inde et les Etats-Unis, les trois plus grands pollueurs qui n'ont pas ratifié protocole de Kyoto, refusent de s'engager sur des objectifs juridiquement contraignants réclamés par l'Union européenne. De son côté, l'UE s'est dit prête à une deuxième phase d'engagement.

L'objectif affiché de la communauté internationale est de limiter la hausse de la température de la planète à +2°C d'ici à 2020 pour éviter un emballement de la machine climatique et des catastrophes en cascade.

Mais les engagements pris à ce jours par les pays développés et les grands émergents (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud, Russie) ne permettent pas d'atteindre cet objectif.