Cesare Battisti pourrait être extradé vers l’Italie

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La Cour suprême du Brésil a donné son feu vert mercredi. Mais le président Lula devra statuer en dernier recours.

Le sort de Cesare Battisti, l'ancien militant d'extrême gauche italien, n’est pas encore tranché. Mais un pas a été fait mercredi vers son extradition, depuis le Brésil où il a fui et où il est détenu depuis 2007, vers l’Italie où il a été reconnu coupable de quatre meurtres pendant les "années de plomb" et condamné à la perpétuité par contumace.

Alors que les juges de la Cour suprême brésilienne étaient partagés, le président de cette institution a tranché mercredi et a donné un premier feu vert à l’extradition demandée par l’Italie. Mais, prenant à rebrousse-poils la jurisprudence, il a immédiatement renvoyé la balle dans le camp du président brésilien Lula qui devra trancher au final. Ce dernier avait laissé entendre qu'il était opposé à l'extradition de Cesare Battisti, à qui le gouvernement brésilien a octroyé en janvier le statut de réfugié politique.

Le processus s’annonce, de toute façon, encore long. Mais le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a d’ores et déjà exprimé sa "grande satisfaction". "Nous espérons que ce sera une décision contraignante" pour les autres autorités brésiliennes et qu'elle "sera exécutée immédiatement", a-t-il insisté.

Cesare Battisti, quant à lui, est en grève de la faim depuis une semaine dans la prison de Brasilia où il est détenu. Il continue à nier les meurtres dont il est accusé et a prévenu qu'il ne retournerait "pas vivant en Italie", un pays qu’il avait fui en s’évadant de prison. "Même si cela ne devait être que pour un jour, je voudrais qu'il soit finalement jugé coupable et qu'il paye pour ce qu'il a fait", a répondu Adriano Sabbadin, le fils d’un boucher tué en 1979.