Cancer de la peau : danger pour les moins de 40 ans

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Mounia Van de Casteele
Une étude publie un rapport alarmant sur la hausse des cancers de la peau chez les patients jeunes. 

Les cabines de bronzage sont à nouveau sur le grill. Une étude américaine, parue lundi dans l'édition d'avril de la revue Mayo Clinic Proceedings, met en garde les moins de 40 ans contre une inquiétante hausse des cancers de la peau. Cette recrudescence serait notamment attribuée à un recours abusif au bronzage artificiel dont certaines jeunes femmes sont particulièrement adeptes.

"Nous nous attendions à une nette augmentation dans la lignée des études précédentes mais les statistiques de l'Institut national américain du cancer (NCI) ont révélé des incidences encore plus élevées, surtout chez les sujets d'une vingtaine et d'une trentaine d'années", soulignent les auteurs de l'étude.

Les jeunes femmes deux fois plus touchées

Ces chercheurs ont analysé les statistiques des patients âgés de 18 à 39 ans, diagnostiqués pour la première fois d'un mélanome entre 1970 et 2009. Sur l'ensemble d'une vie, si le risque de mélanome est plus grand chez les hommes que chez les femmes, l'analyse montre l'opposé chez les jeunes adultes et adolescents. Durant la période, ils ont ainsi constaté que l'incidence de ce cancer a été multipliée par huit chez les jeunes femmes et par quatre chez les hommes.

La lampe à bronzer, en partie responsable

Cette recrudescence est notamment corrélée avec un engouement croissant pour le bronzage artificiel. "Une étude récente révèle que les personnes recourant fréquemment à la lampe à bronzer ont 74% plus de risque de développer un mélanome et nous savons que les jeunes femmes y ont davantage recours que les hommes jeunes", précise le Docteur Brewer, dermatologue de la Mayo Clinic qui a dirigé l'étude. Et ce, malgré une information abondante sur les dangers de ces salons de bronzage.

La France, très attentive

Les pouvoirs publics sont très attentifs quant aux risques sanitaires liés à la pratique du bronzage par ultraviolets artificiels. En matière de réglementation, la France est même en avance par rapport à d'autres pays. Les appareils de bronzage à UV sont ainsi soumis à une réglementation depuis 1997. Cette réglementation impose notamment la présence d'un personnel qualifié dans les établissements de bronzage artificiel et une bonne information auprès des utilisateurs sur les risques liés à une exposition aux UV.

http://www.senat.fr/questions/base/2009/qSEQ090609313.html

Le 11 octobre dernier, un projet de loi adopté à l'Assemblée nationale a encore renforcé la protection et la sécurité des consommateurs de ces centres de bronzage. Le Docteur Claudine Blanchet-Bardon, organisatrice de la Journée nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau, déconseillait alors le recours aux cabines à UV en préconisant un maximum de dix séances à ne pas dépasser. De la même façon, il faut prévenir le client des risques et vérifier qu'il n'est pas malade ou qu'il ne prend pas de médicaments photosensibilisants comme le sont certains antibiotiques, diurétiques, anti-inflammatoires ou encore des crèmes et certaines chimiothérapies.

Dans une question écrite à l'Assemblée, le 1er novembre, Jean-Pierre Giran, député UMP du Var attirait quant à lui l'attention du ministre de la Santé sur le fait que 20% des cabines de bronzage ne respectaient toujours pas la législation en vigueur.