Breivik : "je ne serai jamais suicidaire"

© Reuters
  • Copié
, modifié à
Revivez minute par minute le huitième jour du procès d'Anders Breivik devant le tribunal d'Oslo.

Huitième journée d'audience au procès d'Anders Behring Breivik mercredi. Moins d'un an après la tuerie, cet homme est jugé pour le massacre de 77 personnes l'été dernier en Norvège. L'auteur revendiqué de la tuerie s'est exprimer mercredi sur la question-clé de sa santé mentale. Objectif pour les juges : tenter de savoir si Anders Breivik est un fou ou un dangereux fanatique.

L'extrémiste encourt 21 ans de prison s'il est jugé en bonne santé mentale. La première expertise psychiatrique officielle qui a conclu à son irresponsabilité pénale. Entre-temps, une autre expertise est venue contredire ce premier rapport.

16h : Le procès est ajourné. Fin de la huitième journée de procès. Anders Breivik est de nouveau menotté. Au programme de la huitième journée jeudi : le témoignage d'autres survivants de l'explosion, selon Trygve Sorvaag, journaliste de Sky News. 

15h41 : Breivik a bu un RedBull le jour de la tuerie. Anders Breivik explique qu'il n'a pas déjeuner avant de massacrer 77 personnes. Et ce, alors qu'il s'était préparé un sandwich de jambon-fromage. Mais qu'il a bu un RedBull juste avant de se rendre sur l'île d'Utoya.

15h31 : Breivik détendu répond aux questions du procureur. Anders Breivik veut être déclaré sain d'esprit et ne cesse de répéter que les experts psychiatres ont "menti".

25.04_le sourire de breivik a son proces REUTERS 930x620.jpg

Devant la cour, Anders Breivik assure : "je n'ai jamais été suicidaire et ne le serai jamais". 

Anders Breivik lance à l'audience : "ne comptez pas sur moi pour me décomposer. Je me suis préparé mentalement depuis des années".  

14h50 : Breivik écrira en prison. Anders Breivik explique à la cour qu'il "veut utiliser (son) temps en prison à écrire".

Anders Breivik est conscient de ce qui l'attend : "mon destin, c'est l'une des deux : la 'maison de fou' ou la prison". Il ne se dit pas plus préoccupé par l'hôpital psychiatrique plus que ça. "Je pense que les gens peuvent voir que je ne suis pas fou", lance-t-il.

14h28 : L'avis de Breivik sur la première expertise. "Je pense sincèrement que les deux premiers psychiatres ont conclu que j'étais une personne normale. Mais pour avoir fait ce que j'ai fait, je devais être complètement fou", estime Anders Breivik pour sa défense. Avant d'ajouter : "regardez, Mandela est un terroriste marxiste responsable d'attentats. Il est perçu aujourd’hui comme un grand héros".

Anders Breivik assure devant la cour qu'en Norvège, les personnes sont internées en psychiatrie pour des raisons politiques. Il cite en exemple Knut Hamsun et Sverre Riisnæs, deux collaborateurs notoires de la Seconde guerre mondiale. Il prétend par ailleurs qu'au moins quinze ministres ont été enfermés en psychiatrie pour des raisons idéologiques. Quand le procureur lui demande de dévoiler ses sources, Anders Breivik lui répond : "ce sont les secrets 'dégueulasse' de la Norvège d'après-guerre, pesonne ne veut revenir dessus".

"Et si je vous dit que Knut Hamsun n'a jamais été déclaré fou, que me répondez-vous ?", l'interroge le procureur. Il lui dit : "c'est vrai, on a juste dit que ses facultés mentales avaient été altérées".

Le rapport d'expert mentionne qu'Anders Breivik a pu avoir hérité d'une maladie mentale. Mais il se défend et affirme que non, qu'il s'agit de la polio.

Quand le procureur interroge Anders Breivik sur les "traitres de rang A ou B" et lui explique que "ça donne l'impression que c'est vous qui décidez qui doit vivre ou mourir", l'accusé répond que "98% ou 99 % des gens en Norvège sont des civils innocents. Les cibles légitime, c'est la petite élite politique multiculturaliste".

13h20 : Breivik assure que le rapport d'expertise est à 80% faux. Anders Breivik assure que le premier rapport d'expertise qui le déclare fou est à "80% faux" et que les experts ont perverti la réalité. Il donne notamment pour exemple plusieurs passages du rapport, qui sont, selon lui, complètement erronés. "Par exemple, je n'ai jamais parlé des 'anarcho-marxistes', c'est pourtant écrit en page 103", cite-il. Et il reproche aux experts ne pas avoir reporté "des choses importantes" qu'il leur a confié.

"Par exemple, j'ai dit que j'avais une stratégie de déshumanisation pour inhiber la peur et les émotions. Ils ne l'ont pas reporté" et "j'ai aussi expliqué ma méthode d'in(dé)sensibilisation, mais les experts n'ont pas jugé utile de le reporter non plus", a assuré Anders Breivik.

Il affirme avoir recensé plus de 200 erreurs dans le premier rapport psychiatrique.

Anders Breivik est entendu par les juges au sujet de sa santé mentale et plus particulièrement sur les précédents rapports psychiatriques dont il a fait l'objet. Certains juges assurent qu'il est fou et donc pénalement irresponsable. Anders Breivik assure lui le contraire. Il tient à être reconnu pénalement responsable pour la mort des 77 personnes l'an dernier en Norvège.

Il a accusé mercredi les experts-psychiatres d'avoir inventé des propos visant à le faire passer pour dément. "Ce sont des inventions mal intentionnées", a déclaré Breivik en évoquant des passages de l'expertise psychiatrique qui avait conclu l'an dernier qu'il était psychotique. La question, centrale dans le procès de Breivik, devra in fine être tranchée par les juges dans leur verdict attendu en juillet.

Anders Breivik assume la violence de ses actes mais estime que le Parti travailliste est responsable de ses agissements. Des propos rapporté par un journaliste du Monde diplomatique :

"J'ai toujours dit que c'était cruel, que la violence est le dernier recours avant d'avoir essayé toutes les autres possibilités. Mais cela ne change rien à ce que j'ai fait. Hélas, cela ne fait que commencer en Europe d'autres militants nationalistes agiront. J'espère au moins que mon action conduira le Parti travailliste à demander pardon et à reconnaître ses erreurs", déclare Anders Breivik.

12h15 : Les tribunaux se vident peu à peu La justice norvégienne a mis à disposition des salles d'audience dans l'optique que les gens suivent le procès ouvert au public. Mais les 17 tribunaux où est retransmis le procès sont restés presque vides, rapporte le site norvégien n.k.

12h00 :  "C'est difficile d'être ici". Après avoir entendu plusieurs témoins des tueries d'Oslo, Anders Breivik a fini par reconnaître : "c'est difficile d'être ici", rapporte sur Twitter un journaliste du Monde Diplomatique.

Après être revenu sur l'explosion à la bombe près du siège du gouvernement norvégien, Anders Breivik a évoqué la tuerie sur l'île d'Utoeya qui a fait 69 victimes l'été dernier. Il a expliqué s'en être pris à des "élites" coupables, selon lui, de livrer la société norvégienne au multiculturalisme et à "l'invasion musulmane".

11h00 : "J'ai appris à apprécier les petites choses". S'appuyant sur des béquilles, cicatrices toujours visibles aux bras, Eivind Dahl Thoresen, un étudiant de 26 ans, a expliqué à la Cour comment il a échappé in extremis à la mort après avoir perdu deux litres de sang à la suite de l'explosion.

"J'ai essayé d'arrêter le flot de sang avec la main mais le flot s'est intensifié. Mon jean's bleu était devenu rouge, imprégné de sang", a témoigné le jeune homme. "J'essaie de penser positif tout le temps, et j'ai appris à apprécier les petites choses", a-t-il expliqué. le voici dans la salle 250 du tribunal d'Oslo :

25.04-victime-breivik-93062

En écoutant son témoignage, une avocate des parties civiles, Mette Yvonne Larsen, a essuyé des larmes tandis que l'accusé restait, lui, impassible.

10h30 : L'audience prend du retard. Les juges sont toujours en train d'auditionner les survivants de l'explosion à la bombe près du siège du gouvernement norvégien l'été dernier. La cour a projeté des images de la tuerie. En voici une :

oslo norvege attentat pompiers REUTERS 930620

© REUTERS

Certains survivants n'ont pas assisté à l'audience en raison de leur état de santé ou de leur crainte de voir Anders Breivik. Les survivants présents racontent la panique qui régnait pendant l'explosion, les cris, l'inquiétude, les blessés.

L'un d'entre eux a accordé une interview au site norvégien dagbladet.no. Il raconte l'étonnement qui a été le sien quand Anders Breivik a prononcé son nom pour évoquer les survivants de la tuerie, "les élus", selon les mots du tueur.

Lundi, Anders Breivik a présenté des excuses partielles aux victimes des massacres. "J'aimerais leur présenter mes profondes excuses", a-t-il déclaré.

Anders Breivik devrait s'employer à contredire les conclusions de la première évaluation psychiatrique qui contient, selon lui, "plus de 200 mensonges". Ce dernier estime en effet qu'un internement psychiatrique serait "pire que la mort".

9h30 : Breivik arrive devant les juges du tribunal d'Oslo. Comme le rapporte un journaliste du Sky News présent à l'audience, Anders Breivik est entré dans la salle 250 du tribunal d'Oslo. Depuis plusieurs jours, il s'est résigné à ne plus faire son salut extrémiste. Un signe qu'il a répété les trois premiers jours de son procès.

Sur cette photo publiée sur le compte Twitter du journaliste du Sky News, Anders Breivik s'adresse à son avocat Me Geir Lippestad.

9h00 : Des proches des victimes des massacres se recueillent. A la fin du sixième jour du procès d'Anders Berivik des proches de victimes de l'explosion à la bombe près du siège du gouvernement sont venus accrocher des fleurs aux  balustrades devant le tribunal d'Oslo. L’audience de mardi a été consacrée à l’explosion de la bombe qui a fait huit morts et des dizaines de blessés l'été dernier, quelques instants avant la tuerie d’Utoya.

25.04-breivik-victimes-9306