Birmanie : le procès d'Aung San Suu Kyi s'est ouvert

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le procès à huis clos de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi s'est ouvert lundi dans une prison de Rangoun, la capitale birmane. Inculpée jeudi pour avoir contrevenu aux termes de son assignation à résidence en laissant un Américain s'introduire à son domicile, elle risque cinq ans de prison.

Le procès de la dirigeante de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi s'est ouvert lundi dans une prison au nord de Rangoun où elle est jugée pour avoir laissé un Américain séjourner chez elle en violation des règles de son assignation à résidence. Selon son avocat, elle risque 5 ans de prison. L'audience de lundi a duré environ cinq heures avant d'être ajournée, a indiqué un responsable de la junte militaire sous couvert de l'anonymat.

Mireille Boisson est spécialiste de la Birmanie à Amnesty International. Elle raconte, sur Europe 1, dans quel contexte se déroule le procès :

 

 

Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis 2003, a été emmenée jeudi avec deux de ses employés à la prison d'Insein, dans le nord de la banlieue de Rangoun. Le tribunal de la prison a inculpé la lauréate du prix Nobel de la paix, âgée de 63 ans, en raison de l'"intrusion" d'un Américain la semaine dernière dans la maison où elle est maintenue en isolement. En le laissant pénétrer chez elle, le tribunal a estimé qu'elle avait enfreint les règles régissant son assignation à résidence.

Selon les autorités, John Yettaw a réussi à nager début mai jusqu'à la maison de Mme Suu Kyi, située au bord d'un lac, et y a séjourné pendant deux jours, avec la complicité de l'opposante et de ses assistantes. Mme Suu Kyi clamera son innocence et affirmera qu'elle "n'a commis aucun crime", a répété lundi son avocat, Kyi Win. "Elle a eu pitié de cet homme car il avait des crampes aux jambes après avoir traversé le lac", a-t-il dit, ajoutant: "C'est la raison pour laquelle elle l'a autorisée à rester".

Dimanche l'opposante birmane a fait savoir "qu'elle se portait bien. Ses partisans craignent que sa détention ait des conséquences sur son état de santé.Son médecin, incarcéré lui aussi il y a près de deux semaines, a été remis en liberté. Tin Myo Win avait été arrêté le 7 mai puis incarcéré alors qu'il tentait de soigner Aung San Suu Kyi.