Bill Gates : "La France est très attirante"

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avec Mickaël Frison , modifié à
INTERVIEW E1- Le fondateur de Microsoft rencontre François Hollande mardi pour parler aide au développement. Et lui glisser quelques conseils en matière de fiscalité.

"Good morning!", a lancé Bill Gates au micro de Thomas Sotto, mardi matin, avant de parler de l'association Unitaid, dont il soutient l'action via sa fondation Bill et Melinda Gates. Créée en 2006, cette organisation se charge d'acheter des médicaments à destination des pays en voie de développement. Unitaid est surtout financée par une taxe de solidarité sur les billets d'avion, qui a été adoptée par certains pays, dont la France. Cette taxe amène chaque année des centaines de millions de dollars à l'organisation.

Les Etats-Unis aux abonnés absents. Mais tous les pays n'y participent pas, notamment les Etats-Unis, mais aussi la Chine, le Japon, l'Allemagne et le Brésil. Mais Bill Gates précise que "les Etats-Unis sont déjà très généreux dans le domaine de la recherche sur le sida". "Je suis content de ce qu'ont fait les Etats-Unis dans le domaine de la santé. J'aimerais que le budget pour le développement et l'aide au développement soit plus grand. Mais dans le domaine du VIH sida, ils ont vraiment fait des choses fantastiques, ajoute-t-il, soulignant qu'il "ne pense pas que les Etats-Unis vont adopter cette taxe sur les billets d'avion mais ce serait bien quand même".

Bill gates

Bill Gates rencontrera mardi, le président Hollande à l'Elysée. L'occasion pour le milliardaire de faire passer un message au chef de l'Etat français. "J'aimerais vraiment savoir quelle sera sa réflexion sur l'évolution de l'aide française même en ces périodes de contrainte budgétaire, s'assurer que les budgets d'aide soient maintenus pour qu'on ne sacrifie pas l'aide sur l'autel du déficit", indique-t-il.

L'aide au développement : un investissement pour l'avenir. Car pour le fondateur de Microsoft, il est essentiel de maintenir cette aide au développent, qui n'est pas, selon lui, qu'une question humanitaire. Il s'agit aussi d'un investissement pour un monde plus stable. "L'aide au développement peut être vue de différentes façons. Tout rend l'impératif clair : si vous voulez de la stabilité dans ces pays, arrêter les épidémies, que l'économie mondiale soit en croissance, plus de justice humanitaire. Pour chacun de ces angles, il faut s'assurer que les enfants grandissent avec assez à manger", estime-t-il.

"De mon point de vue, on doit cela à l'Afrique qui a une histoire très difficile, une géographie très difficile aussi, beaucoup de maladies endémiques. Il faut les aider à sortir de ce piège de la pauvreté. Ces vingt prochaines années, je pense que la plupart des pays africains passera par cette transition", ajoute Bill Gates.

"La France est très attirante". Interrogé au sujet du remaniement opéré par François Hollande et des conseils qu'il donnerait à François Hollande en matière de fiscalité, Bill Gates est resté très évasif. "La France a eu beaucoup de réussites économiques et il y a beaucoup de concurrence entre les pays pour voir quelles sont les politiques qui permettent d'obtenir les plus grands succès", estime-t-il, ajoutant qu'"il faut voir si les règles fiscales sont vraiment à jour pour notre époque".

"Il y a beaucoup de diversité mais ce dont il faut s'assurer c'est que les PME qui démarrent en France aient accès à du capital risque. Et puis il faut aussi des compétences approfondies : les grandes entreprises essaient d'obtenir les meilleurs talents et la France est très attirante", estime-t-il, précisant ne par être un expert en matière de fiscalité française, mais conseillant, par exemple, de "mettre l'accent sur la TVA ou plutôt sur l'impôt sur les sociétés".

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