Berlusconi condamné, l’Italie divisée

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avec AFP
La confirmation, jeudi, de la condamnation du Cavaliere fragilise davantage le pays.

 "Berlusconi, ce n’est pas fini". C’est ainsi que titre, vendredi matin, le quotidien Il Giornale, organe de presse appartenant à... la famille du Calaviere. Au lendemain de la confirmation de la condamnation de Silvio Berlusconi, la presse italienne est divisée.

Du côté des journaux de gauche, on se réjouit de la sentence.  "La condamnation est définitive", titre par exemple La Repubblica, qui s’est toujours opposée à l’ancien président du Conseil. Certains, en revanche joue la carte de la modération. C’est le cas du Corriere de la Serra, qui rappelle que Silvio Berlusconi est condamné mais qu’il reste dans la course.

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Un contexte politique fragile. Le journal Il fatto quotidiano, lui, souligne que le Cavaliere n’est pas le seul à être mort politiquement, le gouvernement d’union national l’est également. Car cette condamnation est vue comme un nouveau coup porté à l’équilibre fragile de la vie politique italienne. Le pays sort, en effet, d'une période d'incertitude provoquée par des élections générales sans vainqueur.

Le président du Conseil, Enrico Letta, est au pouvoir depuis trois mois, à la tête d'une grande coalition qui réunit le Parti démocratique de centre gauche et le parti du Peuple de la liberté (PDL, centre droit) de Berlusconi.

"Comme la chute du Mur de Berlin". La cour de cassation a demandé un réexamen de l'interdiction, prononcée en appel à l'encontre de Silvio Berlusconi, d'occuper un poste officiel pendant cinq ans. Si cette demande permet pour l'instant à Silvio Berlusconi de conserver son siège de sénateur, l'arrêt de la Cour de cassation n'en demeure pas moins comme un coup de tonnerre dans le ciel politique italien. "Sa condamnation est comme la chute du Mur de Berlin en 1989", a commenté Beppe Grillo, fondateur du Mouvement Cinq Etoiles (M5S), populiste, grand vainqueur des dernières élections parlementaires.

Vers des élections anticipées ? Berlusconi a indiqué qu'il entendait poursuivre ses activités politiques avec son premier parti "Forza Italia" et demandé une réforme du système judiciaire, mais n'a fait aucun commentaire concernant l'actuelle coalition au pouvoir. "Cette condamnation n'affectera pas le gouvernement Letta qui a été constitué pour servir le pays et qui continuera à le servir", a commenté l'ancien ministre de la Justice Nitto Palma, après une entrevue dans la résidence romaine de Berlusconi.

Alors que des millions d'Italiens s'apprêtent à partir en vacances et que le Parlement va observer son habituelle trêve estivale, il est peu probable de voir se déclencher dans l'immédiat une crise gouvernementale capable de déboucher sur des élections anticipées.