Berezovski, des ors du Kremlin à l’exil

Boris Berezovski a été retrouvé mort chez lui, près de Londres.
Boris Berezovski a été retrouvé mort chez lui, près de Londres. © REUTERS
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avec agences
Le milliardaire russe mort samedi était devenu l’ennemi juré de Vladimir Poutine.

Il était surnommé "le parrain du Kremlin". Le milliardaire russe Boris Berezovski, 67 ans, retrouvé mort samedi à son domicile londonien, fut pendant un temps l’homme le plus riche de son pays. Mais après l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, il a accumulé les déboires, devenant la bête noir du gouvernement. Retour sur la vie de cet oligarque haut en couleur exilé en Grande-Bretagne.

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L’oligarque flamboyant. C’est après des études de mathématiques que Boris Berezovski se découvre une âme d’homme d’affaires en 1985, au début de la perestroïka, lancée par Gorbatchev. La vente de voitures lui rapporte à l’époque ses premiers millions de dollars et il parvient à bâtir un empire pendant les privatisations controversées des années 1990 en Russie.

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L’éminence grise du Kremlin. En 1996, Boris Berezovski fait son entrée en politique, en finançant la réélection de Boris Eltsine. L’homme d’affaires devient alors l’éminence grise du Kremlin, mettant son art de l’intrigue et de la manipulation au service du gouvernement, notamment lors des négociations avec les indépendantistes tchétchènes. Il aime se décrire comme un grand patriote mais pour de nombreux Russes, il est le symbole des excès de cette période, note The Guardian.

La disgrâce... Mais le vent tourne avec l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, son ex-protégé. Boris Berezovski, qui rêve de renverser le régime de celui qu’il qualifie de "dictateur typique" devient en effet la bête noire du Kremlin. A tel point qu’il finit par s’installer au Royaume-Uni, où il obtient l’asile politique en 2003. En Russie, la justice ouvre plusieurs enquêtes contre lui. La dernière remontant à mai 2012, après qu’il eut proposé une récompense à ceux qui "arrêteront le dangereux criminel Poutine".

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… Et les revers de fortune. Dans les affaires aussi, la chance de Boris Berezovski a tourné ces dernières années. En août 2012, l’oligarque perd un procès contre Roman Abramovitch, le milliardaire propriétaire du club de football de Chelsea à qui il réclamait 5 milliards de dollars. Au lieu de cela, il est condamné à lui verser 41 millions d’euros en frais de justice, un jugement qui "lui a cassé le moral", selon un porte-parole de l’un de ses amis. Autre coup dur pour sa fortune : sa compagne, Elena Gorbounova, le quitte à l’automne dernier, exigeant d’importantes compensations financières. Certains de ses proches assurent qu’il était déprimé et parlait de suicide, d’autres affirment que non. Sa mort demeure pour l’instant "inexpliquée".