Assange, un asile qui coûte cher

En demandant l'asile en Équateur, Julian Assange met dans l'embarras ceux qui ont payé sa caution.
En demandant l'asile en Équateur, Julian Assange met dans l'embarras ceux qui ont payé sa caution. © Reuters
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Baptiste Bouthier , modifié à
Ceux qui ont payé la caution pour libérer le fondateur de WikiLeaks risquent de tout perdre.

En se réfugiant à l'ambassade d'Équateur en Grande-Bretagne pour y demander l'asile, mardi soir, Julian Assange a pris de court tout le monde. Y compris ses principaux défenseurs, à qui cette nouvelle péripétie pourrait coûter cher.

297.000 euros de caution

Alors qu'il devait être extradé vers la Suède après avoir épuisé tous les recours juridiques en Grande-Bretagne, dans une affaire de viol et d'agression sexuelle présumés, le fondateur de WikiLeaks a violé son régime de liberté conditionnelle.

Il y était soumis depuis décembre 2010, quand une caution de 240.000 livres, soit 297.000 euros, avait été payée. En prenant la fuite, Julian Assange s'est dès lors privé de cet argent… qui n'est pas le sien : il a été versé par quelques personnalités, tel le réalisateur britannique Ken Loach ou le journaliste indépendant Vaughan Smith.

Une somme compliquée à récupérer

"J'ai été surpris", reconnaît sans détour Vaughan Smith, qui a longtemps hébergé Julian Assange. "Je pense qu'il craint pour sa vie et il craint que s'il va en Suède, il sera envoyé en Amérique." Il a néanmoins réaffirmé son soutien : "Il est important que nous le reconnaissions comme un dissident occidental", a-t-il confié au Guardian.

Selon le quotidien britannique, qui cite un avocat spécialiste en affaires criminelles, les personnes qui ont payé la caution de Julian Assange devront réclamer leur argent devant la justice en prouvant qu'elles ont tout fait pour l'empêcher d'enfreindre la loi. Un type de recours qui aboutit rarement.